Le marché du travail français ralentit en 2024
Après trois années dynamiques, le marché du travail français connaît un ralentissement en 2024. L’inflation, qui avait atteint un pic en 2023, est désormais en recul (1,2 % sur un an en octobre).
Conséquence : la croissance du SMIC ralentit également. Depuis fin 2020, le salaire minimum a augmenté de 17 % grâce à neuf revalorisations. Au deuxième trimestre 2024, sa hausse était de 1,1 % sur un an, contre 2,9 % pour le salaire mensuel de base.
Ce ralentissement entraîne une diminution du nombre de salariés au SMIC. Selon le groupe d’experts sur le SMIC, 14,6 % des salariés du privé (hors agriculture), soit 2,7 millions de personnes, étaient concernés par la revalorisation du salaire minimum au 1er janvier 2024. C’est 400 000 travailleurs de moins qu’un an auparavant.
Ce chiffre ne tient toutefois pas compte de la hausse de 2 % du salaire minimum du 1er novembre, décidée par le gouvernement en anticipation de la revalorisation automatique de janvier. Selon le président du groupe d’experts, Stéphane Carcillo, cette hausse ne devrait pas modifier significativement la proportion de salariés au SMIC.
L’exécutif devrait suivre
Le SMIC reste le seul salaire partiellement indexé sur les prix. En cas de forte hausse, des travailleurs au salaire supérieur peuvent être “rattrapés” par le SMIC si leur rémunération n’est pas revalorisée dans les temps.
Ce mécanisme explique en grande partie la “smicardisation” du pays. Lorsque l’inflation recule, le SMIC augmente plus modérément, tandis que les autres salaires augmentent avec retard. Ainsi, de nombreux salariés sortent du SMIC pour retrouver des rémunérations supérieures.
“La France reste un pays où les salaires sont très concentrés autour du SMIC”, tempère Stéphane Carcillo. “Les choses redescendent à la faveur d’un SMIC moins dynamique, mais cela reste très haut.”
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