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Que «vaut» environnementalement parlant ce sweat acheté chez COS (groupe H&M) l’hiver dernier ? Et ce jogging en cachemire d’Eric Bompard offert par mamie au noël 2022 ? Quatre longues années après la loi climat et résilience, promulguée dans le sillage de la Convention citoyenne pour le climat, l’affichage du coût environnemental de nos vêtements devrait se concrétiser prochainement et pourrait apparaître dans les rayons au printemps 2025, souhaite la ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher.
Tandis les promotions liées au Black Friday assaillent les consommateurs, la ministre a profité de son passage à l’Institut français de la mode ce jeudi 28 novembre pour lancer la consultation publique (qui s’achèvera le 19 décembre) sur cet affichage. Celui-ci doit encore être examiné par la Commission européenne. Avant qu’un arrêté et un décret ne soient peut-être publiés au Journal officiel «vers le printemps 2025» pour en fixer les modalités.
La mesure est basée sur le volontariat, aucun caractère obligatoire n’est «pour l’instant» à l’ordre du jour bien qu’une telle obligation soit inscrite dans la loi climat et résilience, a reconnu le cabinet de la ministre.
Plus la note grimpe et plus le produit est polluant
Le coût de chaque produit est fixé selon seize critères établis par l’Environmental Footprint Methods, recommandé par l’Union européenne (mais non obligatoire), dont les émissions de gaz à effet de serre, la consommation d’eau ou la toxicité. La méthode française y ajoute trois critères supplémentaires : les possibilités de recyclage, le relargage de fibres microplastiques (ce qui est rejeté lors du lavage) et un «coefficient de fast fashion», notamment les volumes de production pour pénaliser les grands acteurs qui inondent la planète chaque semaine.
Les marques pourront mentionner ce score directement sur une étiquette du produit ou via un QR code, ou encore de manière dématérialisée sur leur site internet. Ecobalyse, un outil numérique, mis en ligne en avril par le gouvernement et toujours en version bêta, permet déjà aux entreprises de noter leurs produits.
Plus la note grimpe et plus le produit est polluant. Ce qui donnerait, comme l’indique le ministère de la Transition écologique à nos confrères de Ouest-France : «Un tee-shirt en coton bio fabriqué en France, porté en moyenne 64 jours, sera noté 383, alors qu’un tee-shirt synthétique conçu en Asie, transporté par avion et porté 23 jours, sera noté 1 252.» Un système de points a été jugé plus juste qu’un code couleur comme le Nutri-Score, qui n’aurait «pas reflété la réalité», indique Agnès Pannier-Runacher au site de Femme actuelle. «Un manteau aura une note plus élevée qu’un tee-shirt, donne-t-elle pour exemple. C’est logique puisqu’il consomme plus de matière, il est aussi plus lourd à transporter, mais un manteau dure plus longtemps qu’un tee-shirt ou une paire de chaussettes, et ce n’est pas le même usage. Le consommateur pourra donc regarder en rayon des produits comparables. Et petit à petit, comme pour les prix, il va intégrer un ordre de grandeur par catégorie d’objets.»
Une proposition de loi contre la fast-fashion au Parlement
La proposition de loi contre la fast-fashion adoptée par l’Assemblée nationale le 14 mars, et qui doit encore être présentée au Sénat, prévoit que le bonus-malus sanctionnant les entreprises de la fast et de l’ultra fast-fashion soit calculé en fonction du score qu’obtiennent leurs produits.
La ministre a rappelé qu’il y a cinq ans, les volumes des colis envoyés par Shein et Temu représentaient moins de 5% des colis de la Poste contre 22% désormais. Les Français ont par ailleurs augmenté de 40% le nombre de pièces dans leur garde-robe ces quinze dernières années.
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