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Pour les 40 ans de l’association de lutte contre le VIH/sida, «Libération» et Aides revisitent leur histoire, se penchent sur leurs archives, font le point sur le présent et envisagent l’avenir.
Organiser l’anniversaire d’un proche, c’est toujours délicat. Etre au rendez-vous de l’événement tout en restant à la bonne distance, faire le bon plan de table en mixant les générations, sans oublier les invités incontournables. C’est l’exercice auquel s’est prêté Libération pour les 40 ans de Aides : la vision d’un journal engagé pour raconter l’action d’une association militante.
Les deux ont dû revisiter leur histoire, se pencher sur leurs archives, faire le point sur le présent et envisager l’avenir. Et quand on regarde dans le rétro, au début des années 1980, à l’époque où le sida décimait des populations déjà largement stigmatisées, l’affaire était mal engagée. Quarante ans ont passé, l’épidémie a reculé, la science a avancé et, de menace mondiale et mortelle, le VIH /sida est passé au statut de maladie chronique. Mais le combat continue, tant qu’on a jamais vraiment gagné tout en ayant déjà tellement perdu.
Le programme de l’événement à la Maison des métallos
Dans cette lutte, celle des malades avant tout mais aussi celle des médecins et des chercheurs, l’association Aides se positionne dès sa création du côté des premiers avec l’appui des seconds. «Beaucoup de fantasmes ont circulé, mais absolument rien de concret n’a été mis sur pied pour soutenir les malades atteints de sida», déplore ainsi Daniel Defert, son premier président, dans un article de Libération le 20 octobre 1984.
Au détour d’une phrase est évoquée une association d’un nouveau genre «en voie de création» : Aides verra officiellement le jour en décembre cette année-là, mettant en place, sans négliger le collectif, une stratégie qui s’articule autour de celui qui vit la séropositivité ou la maladie dans son intimité. Avec des initiatives ambitieuses ou très simples, comme des lignes d’écoute téléphonique ou de l’assistance à domicile. De son côté, au-delà des articles et des chroniques qu’il consacre au sujet, Libération vivra des deuils dans l’intimité de sa rédaction et abritera aussi de nombreux survivants au gré des progrès des traitements.
Ce sont ces histoires parallèles où se mêlent pages et affiches, discours et articles, coups de gueule ou de colère, que Libération et Aides ont revisitées. Avec pour point commun de rester, chacun à sa manière, au plus près de ceux qui vivent le VIH/sida et de continuer à en être les porte-voix. Le temps d’une journée d’anniversaire comme dans les années à venir.
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