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Mouvement contre la vie chère
Le quadragénaire à la tête du mouvement contre la vie chère a été interpellé jeudi 28 novembre soir, pour «menaces et actes d’intimidation sur des élus et provocation à la haine raciale». Il avait déjà été placé en garde à vue mi-novembre pour une autre affaire.
Une impression de déjà-vu en Martinique. Rodrigue Petitot, 42 ans, a été arrêté en début de soirée jeudi 28 novembre, dans le quartier des Terres-Sainville à Fort-de-France, où il devait participer à un débat sur le rapport entre la vie chère et le milieu carcéral selon France-Antilles. Contacté par Libération, le parquet de Fort-de-France fait savoir que le leader du RPPRAC, le collectif à l’origine du mouvement contre la vie chère, a été placé en garde à vue pour «menaces et actes d’intimidation sur des élus et provocation à la haine raciale».
D’après son avocat Max Bellemare, cité par Martinique la 1ere, il doit être interrogé ce vendredi.
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En début de semaine, celui que tout le monde appelle le «R» et qui jouit d’une forte popularité sur l’île, s’en était pris violemment aux maires de Martinique dans une vidéo publiée, comme toujours, sur TikTok. «Démontrez-nous que l’on peut compter sur vous. On va vous attaquer. On va faire un grand nettoyage, de l’extérieur comme de l’intérieur», avait-il lancé, exigeant au passage le départ du préfet, représentant de l’Etat sur l’île des Caraïbes.
Sa déclaration était très mal passée chez les élus, qui ont pour beaucoup condamné cette sortie, parlant de propos «menaçants», «inacceptables» ou «profondément inquiétants pour notre démocratie». La préfecture a pour sa part évoqué «des menaces explicites extrêmement graves».
Dans une nouvelle vidéo publiée depuis, Rodrigue Petitot avait joué la carte de l’apaisement, expliquant qu’il ne s’agissait «bien évidemment pas d’une attaque physique» mais d’une «prise de conscience pour aider le peuple». Cela ne l’a donc pas empêché de se faire arrêter jeudi, le parquet nous confirmant que son interpellation était bien en lien avec les menaces proférées lors de la première vidéo.
Déjà arrêté le 12 novembre
Rodrigue Petitot avait déjà été interpellé et placé en garde à vue le 12 novembre pour «menaces et intimidations sur personnes dépositaires de l’autorité publique» et «violation de domicile». Il lui était reproché de s’être introduit la veille avec plusieurs membres du RPPRAC dans la résidence du préfet pour exiger une rencontre avec le ministre des Outre-mer, François-Noël Buffet, qui était en visite en Martinique.
Placé depuis sous contrôle judiciaire, avec obligation de pointer chaque semaine dans un commissariat et de rester à son domicile entre 21 heures et 6 heures, il sera jugé en janvier 2025. Trois autres membres du RPPRAC ont également été entendus en garde à vue le 21 novembre concernant cette intrusion dans la résidence préfectorale.
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