D. H. Lawrence, la sexualité sociale

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Modèle avant-gardiste de la littérature érotique, «l’Amant de Lady Chatterley» entre dans la Pléiade. Publié à compte d’auteur en 1928, le roman resta proscrit en Angleterre pendant plus de trente ans.

De même que son homonyme et contemporain Thomas Edward est appelé «d’Arabie», on pourrait surnommer David Herbert Lawrence, né en 1885 et mort en 1930, «du sexe» – sauf que pas complètement. André Topia, en introduction de l’édition Folio de l’Amant de Lady Chatterley, cite l’auteur déclarant que le roman n’est «pas un roman de sexe» et que «le sexe est hélas l’un des pires phénomènes aujourd’hui». Et puis l’Amant de Lady Chatterley n’est pas seulement un titre, c’est aussi une périphrase : si bon amant soit-il, le garde-chasse n’a jamais conquis la notoriété de sa partenaire (il s’appelle Oliver Mellors). Ce que Lawrence a décrit et qui fit un tel scandale que son plus célèbre roman, paru à compte d’auteur en 1928, ne cessa d’être censuré en Angleterre qu’en 1960, c’est la sexualité sociale, dont il n’y a souvent aucun remboursement à attendre mais un sacré déficit.

Paraît aujourd’hui en Pléiade l’Amant de Lady Chatterley et autres romans. Le premier de ces «autres romans» est Femmes amoureuses. Les autres ne sont pas des romans mais des novellas, ainsi que l’édition se plaît à le démontrer au mépris du titre du volume, un genre remontant à Boccace et au

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