Au Japon, un ours ravage un supermarché avant d’être abattu

Un ours a été enfermé deux jours dans un supermarché, samedi 30 novembre, à Akita, dans le nord-est du pays. Sur l’archipel, les attaques de ces animaux se multiplient, alors que le réchauffement climatique perturbe leur hibernation et que les villages se dépeuplent, permettant aux plantigrades de vagabonder plus librement.

L’histoire raconte la difficile cohabitation du monde sauvage et des humains et, comme souvent, elle se termine mal pour le premier. Après s’être retranché deux jours dans un supermarché japonais, attiré par la viande, et avoir blessé un employé, un ours a finalement été capturé et sera abattu ce lundi 2 décembre, ont déclaré les autorités locales.

Samedi, la police a reçu un appel d’urgence au sujet d’un homme de 47 ans, entaillé par un plantigrade dans un supermarché d’Akita, au nord-est de l’archipel. Sa blessure, au niveau de la tête «mettra au moins une semaine à guérir une fois les points de suture enlevés, selon un médecin», a déclaré un porte-parole de la police.

L’homme a été surpris par l’ours alors qu’il travaillait près du rayon charcuterie du supermarché, avant l’ouverture. Un autre employé l’a aidé à se mettre en sécurité dans un espace de stockage avant d’appeler la police. Le magasin était fermé et il n’y avait pas de clients à l’intérieur au moment des faits. L’animal, laissé seul à l’intérieur, a dévasté le rayon viande, d’après le quotidien Asahi shinbun.

Six décès en un an

Tôt ce lundi, l’ours est finalement tombé dans un piège contenant «du son de riz, des bananes, des pommes et du pain, le tout enrobé de miel», a expliqué un responsable d’Akita. L’animal devait être abattu dans la journée de lundi, a précisé la police.

L’archipel fait face à un nombre croissant d’attaques d’ours, avec six décès humains ces 12 derniers mois. Un record depuis les premières données du gouvernement, qui datent de 2006. Parmi les victimes humaines recensées ces derniers mois figurent une femme âgée attaquée dans son jardin et un pêcheur dont la tête arrachée a été retrouvée au bord d’un lac. Plus de 200 autres personnes ont été impliquées dans des incidents avec ces animaux. A l’inverse, en un an, 9 097 de ces animaux ont été tués, soit plus du double de l’année précédente, selon le ministère de l’Environnement.

Selon les experts, la diminution de la population humaine dans les zones rurales du Japon pousse les ours affamés à se rapprocher des villages et des villes. Parmi les autres facteurs, le changement climatique affecte l’approvisionnement en nourriture des plantigrades et leurs périodes d’hibernation. Cet été a été le plus chaud jamais enregistré au Japon.

Selon des médias locaux, les autorités japonaises ont du mal à trouver suffisamment de chasseurs pour abattre les animaux, en raison du déclin et du vieillissement de la population. En tout, l’archipel compte deux types d’ours : l’ours noir d’Asie et l’ours brun vivant sur l’île septentrionale d’Hokkaido, qui peut peser une demi-tonne. Ces populations sont en augmentation : selon une estimation, le nombre d’ours noirs s’élèverait à 44 000, contre 15 000 en 2012.