Après la chute du gouvernement, les compagnies aériennes vont rembourser certains clients

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Une mesure du budget prévoyait une hausse des taxes sur les billets d’avion, ce qui avait poussé certaines compagnies à anticiper une augmentation des tarifs pour les vols à partir de janvier 2025. Avec le gel du budget, les transporteurs ont confirmé ce jeudi 5 décembre, le remboursement de trop-perçus.

La chute du gouvernement Barnier continue de faire des heureux, jusque dans les airs. Des compagnies aériennes qui avaient augmenté les tarifs de leurs billets à partir de janvier, afin de prendre en compte une hausse des taxes prévue dans le budget 2025, ont annoncé ce jeudi 5 décembre le remboursement des trop-perçus à leurs clients après la censure votée par les députés.

Le projet de loi de finances 2025, désormais gelé, prévoyait en effet un triplement de la taxe de solidarité sur les billets d’avion (TSBA) dans le cadre d’un alourdissement d’un milliard d’euros de la fiscalité du transport aérien. Début novembre, sans attendre l’adoption du budget, plusieurs compagnies aériennes exploitant des lignes depuis la France avaient ainsi déclaré une répercussion de cette hausse sur les tarifs de leurs billets pour des vols à partir du 1er janvier.

Air France estimait 280 millions d’euros de taxes en plus

Entre autres, Air France-KLM avait souligné qu’«en cas de modification du barème, d’abandon ou de rejet de l’amendement», les compagnies du groupe (incluant Transavia) procéderaient «à une régularisation pour que le montant collecté soit égal au montant effectivement dû au titre de la TSBA». Cette mesure sera donc bien effective, a confirmé un porte-parole du transporteur.

De même, Corsair, compagnie spécialisée dans les liaisons ultramarines et africaines, est en train de «lever l’application de cette taxe» et s’est engagé à «rembourser les clients du trop-perçu». Selon une source proche du dossier, la Fédération nationale de l’aviation et de ses métiers (Fnam), qui représente le secteur aérien français, doit établir ce vendredi 6 décembre une position commune pour l’ensemble de ses membres.

Avant la chute du gouvernement, le Sénat avait donné son feu vert à l’augmentation de la TSBA, mais l’avait rognée par une série de mesures notamment pour l’outre-mer, la Corse et les petites lignes aériennes. La Fnam et les exploitants d’aéroports français ont dit leur hostilité à une telle augmentation de la fiscalité, mettant en garde contre une perte de compétitivité de la France par rapport à d’autres destinations, et les effets induits sur l’emploi.

Air France-KLM avait pour sa part estimé que le triplement de la TSBA se traduirait pour lui par une «augmentation de 280 millions d’euros du niveau de taxation», et un «impact négatif de 90 à 170 millions d’euros sur le résultat d’exploitation».

Libération

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