« L’Argentine peut être un phare pour le monde. (…) Nous pouvons être un exemple pour un Occident qui a désespérément besoin de retrouver les idées de la liberté ! » Lors de la grand-messe des conservateurs, la Conservative Political Action Conference (CPAC), qui s’est tenue dans un hôtel de luxe à Buenos Aires, mercredi 4 décembre, le président argentin, Javier Milei, s’adressait à un public conquis.
Parmi les participants se succédant au pupitre, Lara Trump, belle-fille du président élu américain et coprésidente du Comité national républicain, Santiago Abascal, chef du parti espagnol d’extrême droite Vox, Eduardo Bolsonaro, le fils de l’ex-président brésilien Jair Bolsonaro… Le gratin conservateur était réuni pour la première édition argentine de la CPAC, un forum fondé en 1974 et qui se tient une fois l’an à Washington, mais s’exporte aussi pour certaines éditions.
Alors qu’il s’apprête, le 10 décembre, à fêter sa première année au pouvoir, et fort d’une popularité en hausse, Javier Milei a fait un bilan élogieux de son gouvernement et de sa discipline budgétaire, « à l’avant-garde de comment faire de la politique, comment gouverner et comment gérer l’économie ».
Le président ultralibéral est coutumier des références bibliques et, pour clore la grande cérémonie conservatrice, il a prononcé un discours sous forme de décalogue. Javier Milei – qui s’est rendu à deux reprises aux Etats-Unis à la grande conférence conservatrice, en février à Washington et en novembre à Mar-a-Lago, en Floride, ainsi qu’à l’édition brésilienne de juillet –, était déterminé à placer l’Argentine au centre du mouvement conservateur international, qu’il a appelé à s’organiser.
Article réservé à nos abonnés
En Argentine, Javier Milei contraint de gouverner avec le « système » qu’il conspuait
Conforté par l’élection de Donald Trump aux Etats-Unis, il est convaincu du « changement d’époque » et s’est félicité des « nouveaux vents de la liberté ». Celle-ci doit, selon lui, s’emparer de l’économie, avec un Etat réduit à son strict minimum, dépouillé de ses fonctions régulatrices. Mais il a aussi largement insisté sur les valeurs, construisant ainsi un pont entre son idéologie d’origine, ultralibérale et essentiellement centrée sur l’économie, et la « bataille culturelle » contre les idées progressistes portées par la gauche.
« Internationale de droite »
Le « socialisme » a ainsi été étrillé, non sans métaphores violentes et vulgaires, une habitude pour le président argentin, qui a fait part de son exaspération face « aux obsédés des bonnes manières et de la tolérance ». Selon l’ultralibéral, les « vents de liberté » et anti-socialistes à l’étranger suscitant son enthousiasme en vue d’une « internationale de droite » sont aussi soufflés par le président du Salvador, Nayib Bukele. Ce dernier a été élu pour une deuxième fois consécutive cette année, à l’encontre de la Constitution de son pays.
Il vous reste 47.86% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.
Leave a Comment