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L’édito d’Alexandra Schwartzbrod
L’inauguration ce samedi 7 décembre de l’édifice ravagé par les flammes en 2019 marque, après les JO, un deuxième succès majeur du mandat du Président. Mais qui s’en soucie aujourd’hui, alors qu’il a plongé la France dans une crise majeure ?
Comme Emmanuel Macron doit la regretter, cette dissolution ! Elle l’aura empêché de capitaliser sur les deux grands succès français de cette année 2024 – les Jeux olympiques et la rénovation de Notre-Dame. Deux succès qui, il faut le reconnaître, doivent beaucoup à sa ténacité. Mais qui s’en soucie aujourd’hui, alors que la France est plongée dans une crise politique et économique majeure dont le chef de l’Etat porte une immense part de responsabilité ? Le pays a rarement été aussi divisé, les partis politiques clivés, la société hystérisée, les finances laminées, les citoyens inquiets et pourtant il n’aime rien tant que ces moments d’unité : autour des Jeux olympiques et ce qu’ils charrient d’énergie, de dépassement de soi et de collectif ; et autour d’une cathédrale qui, au-delà du sentiment religieux, reste surtout un symbole fort de l’identité, de l’histoire et de la littérature françaises.
On a bien vu, en avril 2019, l’émotion soulevée dans le monde entier par l’incendie de Notre-Dame, les Français en ont été les premiers surpris. Ce monument est indissociable de Paris dont il porte le nom, il charrie à ce titre une part de rêve mondialisé. En témoigne le nombre de personnalités étrangères qui, ce week-end, vont se bousculer pour assister à sa réouverture officielle. De Volodymyr Zelensky jusqu’à Donald Trump (mais pas Ursula von der Leyen, mauvais signe pour l’Europe), tout un aréopage à qui l’on enverra de la lumière et du son plein les yeux et les oreilles. Mais une fois l’euphorie retombée et son moment passé, Emmanuel Macron devra affronter la réalité, ce qui n’est pas son fort. Rêver, c’est une chose, mais le pays attend bien davantage. Des décisions qui ne soient pas prises à l’emporte-pièce, du concret, de la cohérence, du respect. Un immense chantier l’attend, toutes les structures doivent être consolidées, voire reconstruites. Et il n’a pas cinq ans devant lui.
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