En Syrie, les familles de disparus retiennent leur souffle après la libération de détenus

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Témoignage

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La vie à Alepdossier

La médecin et activiste Fatin Ramadan est certaine d’avoir avoir reconnu son père parmi les prisonniers politiques libérés à Hama après treize ans de détention, alors qu’il avait été déclaré mort par le régime d’Al-Assad. Dans tout le pays, des Syriens se prennent à espérer de retrouver un proche.

Sa voix est brisée, mélange de joie et de sanglots. Lorsqu’elle s’exprime jeudi soir par téléphone, Fatin Ramadan, médecin et activiste syrienne d’origine kurde, n’en revient toujours pas. La coalition rebelle des islamistes d’Hayat Tahrir al-Sham s’est emparée quelques heures plus tôt de la ville de Hama, après Alep dans la nuit de vendredi 29 à samedi 30 novembre. Jamais cette cité d’un million d’habitants n’avait échappé au contrôle du dictateur Bachar Al-Assad. Comme des milliers de Syriens scotchés à leur téléphone, Fatin, qui vit à Rouen et travaille pour une ONG spécialisée dans les droits humains, scrute sur les réseaux sociaux les vidéos de ces premiers instants historiques, notamment celles montrant des centaines de détenus libérés de la prison centrale de Hama.

Jusqu’à apercevoir son père. «J’ai crié comme une folle, je ne savais pas si c’était un rêve, mon imagination ou la réalité», murmure-t-elle. L’homme s’appelle Muhammad Nazir Ramadan, il a été arrêté il y a treize ans après avoir fait plusieurs passages en centres de détention du fait de ses relations avec le leader kurde Mashaal Tammo,

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