Alimentation, logement… A Paris, une nuit pour aider les étudiants à connaître leurs droits

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La ville de Paris organisait jeudi 17 octobre la Nuit étudiante pour présenter aux jeunes la diversité des aides qui leur sont réservées, souvent trop peu visibles. Une soirée qui avait aussi pour but de lutter contre l’isolement, qui touche près d’un étudiant sur deux.

«Je vis avec 180 euros de bourse par mois, c’est vraiment peu.» Aminata est arrivée à Paris en septembre pour étudier l’histoire à la Sorbonne. «On est quatre enfants. Ma mère est aide-soignante et fait beaucoup d’heures supplémentaires. Ils ont estimé que ma famille avait des moyens, donc ma demande de logement au Crous a été refusée», raconte la jeune fille de 18 ans, originaire de Normandie. Son objectif aujourd’hui ? Découvrir des aides auxquels ont droit les jeunes, du logement à l’alimentaire en passant par la santé. La mairie de Paris organisait jeudi 17 octobre la Nuit étudiante dans les salons de l’hôtel de ville, un événement gratuit pour découvrir l’ensemble des offres.

«Période charnière»

En haut des escaliers d’honneur, les étudiants font la queue pour récupérer leur ticket. Au total, on compte environ 1 000 inscrits. Première animation de la soirée : un escape game. «Par équipes, ils doivent résoudre des énigmes en passant par quinze stands thématiques. C’est un moyen ludique de découvrir les aides», explique Rim Yehya, directrice de la Maison étudiante, un service de la mairie. Pour elle, dans cette «période charnière» où l’on commence à devenir adulte, un «bon accompagnement» est important.

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A l’intérieur des salons ornés de dorures, les premiers stands sont installés. «Vous avez douze pièces de puzzle à assembler pour reconstituer un CV. Ce CV vous donnera des indices pour la prochaine étape», explique Aurélien Lesné, responsable du stand Quartier jeunes, un lieu d’accueil pour les 16-30 ans qui répond aux besoins liés à l’emploi, la santé, l’accès aux droits ou l’alimentation. Selon le baromètre Ifop de l’association de lutte contre la précarité Cop1, publié ce jeudi 17 octobre, 61% des étudiants ont déjà sauté un repas faute d’argent, et plus d’un tiers le fait souvent ou de temps en temps. Pour Aurélien Lesné, les jeunes ne sont «pas assez conscients de leurs droits» et sont mal informés sur les aides disponibles, qui peuvent aussi les décourager en raison des démarches administratives nécessaires. C’est le cas d’Aminata : elle ignorait l’existence des distributions alimentaires jusqu’à sa visite au stand de Cop1. Elle compte dorénavant s’y rendre.

«On pense rarement à la solitude des jeunes»

Derrière le stand, Pauline, 23 ans, attend avec son groupe. Originaire d’Ardèche, elle avait déjà participé à l’événement en 2019, lors de sa première année en économie à l’université Paris-8. «Ça m’a permis de rencontrer du monde et de découvrir des initiatives peu visibles.» Aujourd’hui en dernière année, elle revient avec deux amis et des coéquipiers rencontrés quelques minutes plus tôt : «Ça crée des liens !» Lutter contre l’isolement est l’un des objectifs de la Nuit étudiante. Marie-Christine Lemardeley, adjointe à la maire de Paris en charge de l’Enseignement supérieur, souligne : «On pense souvent à la solitude des personnes âgées, mais rarement à celle des jeunes.» Selon le baromètre de Cop1, 41 % des étudiants se sentent toujours ou souvent seuls. «Lors des distributions alimentaires de la Maison étudiante, on propose aussi l’aide de psychologues. L’idée, c’est que les étudiants viennent chercher plus qu’un repas, une aide qu’ils ne pensaient peut-être pas nécessaire», précise Marie-Christine Lemardeley, en reconnaissant que Paris peut être une ville «assez difficile» financièrement et psychologiquement pour les jeunes.

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A 20 heures, la deuxième partie de la soirée commence. «C’est important d’avoir un côté festif pour l’aspect social», glisse Rim Yehya. Dans la salle des fêtes, les immenses lustres en cristal reflètent les projecteurs colorés. Sur scène, Louise Awa, la lauréate de Créart’up, un dispositif d’accompagnement pour les étudiants porteurs de projets artistiques et culturels, chante avec ses musiciens. La piste de danse se remplit, boissons gratuites et mignardises sont distribuées. «C’est aussi pour la beauté du lieu que nous organisons cet événement ici. Ça permet de les sortir d’un certain quotidien», souligne Marie-Christine Lemardeley. D’après le baromètre, 44 % des étudiants craignent, parfois ou souvent, de basculer dans la précarité.

Libération

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