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Reportage
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L’armée de Kyiv enregistre une augmentation inquiétante des «abandons de poste». Une pratique plus complexe que la simple désertion, par laquelle les soldats s’extraient de l’épuisement, des règlements militaires trop rigides et de la peur des tranchées. Les autorités tentent d’endiguer le phénomène.
La guerre est une tragédie humaine d’une nature suffisamment grave pour que l’on décrive avec les mots justes ce qu’elle fait aux hommes. Honoré de Balzac aurait sans doute acquiescé, lui qui scella ses amours avec la comtesse polonaise Ewelina Hanska dans une église de Berdytchiv, petite cité ukrainienne dans laquelle par les temps présents, à l’instar d’autres bourgades provinciales endormies, rares sont les hommes mobilisables à longer les vieux murs de l’ancienne Jérusalem de Volhynie, anéantie par les Einsatzgruppen en 1941. Ici comme ailleurs, les agents des Centres territoriaux de recrutement, ex-commissariats militaires, patrouillent. Et aux sanatoriums d’antan ont succédé des hôpitaux de l’arrière, où des soldats pansent leurs plaies, et tentent d’échapper à l’arbitraire de cette nouvelle grande guerre.
Comme Denys, 24 ans, qui n’a pas très envie de remonter au front, où il devrait déjà être de retour. Le jeune homme n’est pas un déserteur, mais un «SZCh», quatre lettres qui désignent un «abandon non autorisé d’unité» et le cataloguent comme un sold
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