La chute d’Assad : les preuves des crimes du régime se dévoilent
Des milliers de documents et de témoignages recueillis depuis le début de la guerre en Syrie en 2011 pourraient constituer des pièces à conviction pour les crimes commis par l’ancien régime syrien.

« L’État syrien lui-même a documenté presque tous ses actes de torture, d’abus et d’exécutions dans ses propres archives », estime Peter Bouckaert, directeur de l’ONG Fortify Rights.
« La Syrie était une machine à tuer bureaucratique sous Bachar Al-Assad », ajoute-t-il.
L’avocat syrien Anwar Al-Bunni a demandé à des personnes sur place de collecter les documents et les preuves potentielles.
Depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011, les vainqueurs tentent de préserver les preuves des crimes commis par les régimes vaincus.
Ne pas polluer les scènes de crimes
« Nous avons déjà des indications selon lesquelles, heure après heure, des preuves potentielles de l’appareil répressif du gouvernement deviennent disponibles alors que les agents du régime en fuite se retirent en toute hâte », a déclaré Robert Petit, chef du Mécanisme international, impartial et indépendant (M3I).
La commission d’enquête des Nations unies sur la Syrie a demandé aux groupes armés de « faire très attention à ne pas perturber les preuves de violations et de crimes » en s’emparant des prisons.
Selon la commission, « tout au long de la guerre, les familles se sont mises en grand danger et ont versé des sommes exorbitantes en pots-de-vin à des fonctionnaires corrompus pour obtenir des nouvelles de leurs proches. Aujourd’hui, dans des vidéos récemment diffusées de l’intérieur des centres de détention, nous voyons des pièces avec des rangées d’étagères remplies de dossiers ».
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