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Du 16 octobre au 11 mai, le musée des Arts et Métiers de Paris accueille une exposition temporaire centrée sur l’empreinte carbone. Au milieu du parcours, Libé s’est arrêté sur quatre inventions.
Alimentation, consommation, sobriété énergétique… En partenariat avec le musée des Arts et Métiers, à l’occasion de l’exposition «Empreinte carbone, l’expo!», retour à travers l’histoire des techniques et des innovations sur les moyens d’inventer un développement durable.
L’éclairage artificiel : entre efficacité énergétique et effet rebond
Seul un siècle sépare l’invention de la lampe à pétrole (à la moitié du XIXe siècle) de l’invention de l’ampoule LED (en 1962) mais de nombreuses innovations ont été nécessaires pour atteindre l’efficacité énergétique de la LED. Brevets après brevets, les lampes à filament incandescent se sont généralisées avant d’être remplacées par des lampes halogènes et fluorescentes, moins consommatrices en énergie. La création de la diode électroluminescente en 1962 et sa généralisation domestique au début du XXIe siècle ont achevé l’évolution de l’éclairage artificiel. Ces innovations ont permis de réduire la quantité d’énergie nécessaire pour éclairer les espaces de vie. «Pour autant, si l’éclairage est devenu de moins en moins gourmand en énergie – donc moins cher – il s’est généralisé», raconte Anaïs Raynaud, la cheffe de projet chargée de l’exposition. Et l’empreinte carbone collective de l’éclairage n’a pas diminué mais a rebondi.
Le téléphone et la surconsommation
L’image prête à sourire. Du bigot fixe avec un cadran rotatif à la myriade de smartphones tous plus similaires les uns que les autres, une lignée de téléphone est exposée dans le parcours temporaire du musée. Si l’évolution technologique qui a permis de passer du combiné aux premiers smartphones est évidente (généralisation de l’électronique, miniaturisation ou encore déploiement d’internet), l’évolution des smartphones semble invisible ce qui n’empêche pas la sortie annuelle de nouveaux modèles. «La majorité des téléphones qui sont aujourd’hui rangés dans les placards fonctionnent encore, note Anaïs Raynaud. Mais les marques ont réussi à créer des durées de vie limitée avec du marketing et en bloquant les mises à jour sur les vieux modèles». Une nouvelle forme d’obsolescence programmée que l’on retrouve dans nombre d’appareils électroménagers.
La «quadruplette» et la redécouverte de véhicules anciens avec un regard écologique
C’est un drôle de vélo à moteur. Montées sur un cadre bleu un peu rouillé et anormalement long, quatre selles permettent à autant de passagers de pédaler sur cet engin de la fin des années 1940 : un vélo quatre places conçu juste après la Seconde Guerre mondiale dans un contexte de tension énergétique et d’inégalité d’accès à la voiture, cet engin visait les familles quand elles se déplaçaient pour leurs loisirs. «Le vélo s’est redécouvert une vocation écologique qu’il n’avait pas au départ, rappelle la cheffe de projet. Peut-être que la quadruplette remplacera à terme la voiture pour des balades familiales.» Avec un peu d’entraînement et beaucoup de coordination peut-être…
Le four solaire et le low-tech
Dompter le soleil pour produire de l’énergie, c’est l’idée qui a mené Augustin Mouchot et Abel Pifre à construire le premier «four solaire» en 1878, qui était plus un générateur d’énergie qu’un four permettant de cuire des objets. L’appareil, exposé dans la collection permanente du musée des Arts et Métiers, est composé d’un miroir réflecteur parabolique qui concentre les rayons du Soleil vers une chaudière installée au centre du miroir. C’est exactement le même fonctionnement qui permet aujourd’hui à un four solaire de cuire des aliments. Alors que la cuisson en Europe dépend majoritairement d’énergie fossile, le four solaire permet de réduire drastiquement son empreinte carbone. C’est pourquoi de nombreux ingénieurs en low-tech ont adopté ces modèles qui sont devenus des incontournables de toute démarche résiliente et citoyenne.
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