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Jugés depuis trois mois à la cour criminelle départementale du Vaucluse, Dominique Pelicot et 50 hommes sont accusés d’avoir violé son ex-épouse sous soumission chimique. Parmi eux, Dominique D., 45 ans, assure être venue six fois par «facilité et naïveté».
Pendant plus de trois mois, Libération a suivi le procès des viols de Mazan au tribunal judiciaire d’Avignon. Le principal accusé, Dominique Pelicot, est l’architecte d’un système tentaculaire de violences sexuelles sous soumission chimique, dans le cadre duquel il a violé et fait violer celle qui était alors sa femme, Gisèle Pelicot, par des inconnus recrutés en ligne. A ses côtés, 50 coaccusés se sont succédé à la barre de la cour criminelle départementale du Vaucluse. Libération dresse les profils de ces hommes, la plupart poursuivis pour «viol aggravé», avant le verdict prévu d’ici au 20 décembre.
Nom : Dominique D.
Age : 45 ans
Profession : chauffeur routier
Faits : six venues entre 2015 et 2020
Statut : comparaît détenu, depuis quarante-quatre mois en détention provisoire pour «viols aggravés»
Peine requise : 17 ans
Dominique Pelicot le présente comme «le plus complice de ceux qui sont venus chez [lui]». Dominique D. est celui qui lui demandait le plus souvent ce que Gisèle Pelicot «faisait, comment elle était habillée». Agé de 45 ans, cet ancien militaire, devenu chauffeur routier, s’est rendu à six reprises au domicile du couple, à Mazan, entre 2015 et 2020. Leur premier contact remonte à la fin de l’année 2014‚ sur le site Coco. «Monsieur Pelicot cherchait un homme pour offrir sa femme durant la nuit de la Saint-Valentin.» Il demande des garanties : voir son épouse, avoir connaissance de «l’environnement». «Mais j’ai oublié une grosse garantie : le consentement de madame», reconnaît-il.
Son interrogatoire
Dominique D. avait durant l’instruction fait peser la suspicion d’une «complicité» de Gisèle Pelicot, à rebours de sa déclaration spontanée de garde à vue durant laquelle il avait avoué avoir eu connaissance de l’administration de Temesta. A la barre, reconnaissant la matérialité des faits de viols aggravés tout en niant l’intention, il navigue difficilement entre ses versions : «Mon optique a changé quand Dominique Pelicot est passé de tranquillisant à somnifère, je sais que j’y suis allé deux fois de trop.» Minimisant abuser de l’alcool (il a été condamné en 2011 pour conduite sous l’emprise de l’alcool), il soutient être revenu six fois par «facilité et naïveté». En famille d’accueil dès ses 6 mois, Dominique D. avait réussi à construire une vie de famille stable. A la suite de sa mise en examen, il dit «avoir tout perdu», à commencer par son rôle de père auprès de son fils de 12 ans, mais aussi son mariage.
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