Pénurie de dentistes dans le Finistère : l’université augmente ses effectifs étudiants
Face à la pénurie de dentistes dans le Finistère, l’université de Bretagne occidentale va augmenter de 40 % ses effectifs étudiants à la rentrée 2025, passant de 36 à 50. Cette mesure vise à répondre à l’augmentation de la demande de soins dentaires dans le département.
« Aucun créneau n’est disponible depuis un an, ce qui fait qu’on ne peut pas assurer de suivi pour des patients venus aux urgences », explique Sylvie Boisramé, professeure des universités et praticien hospitalier, à la tête de la faculté d’odontologie de l’université de Bretagne occidentale.
La pénurie de dentistes est telle que les habitants ne savent plus où se soigner et se retrouvent à faire la queue au centre hospitalier universitaire. La fréquentation des urgences dentaires est passée de 5 000 à 13 000 patients annuels entre 2020 et 2024.
« Les gens appellent une quarantaine de cabinets qui répondent qu’ils ne prennent plus de nouveaux patients », relate Mme Boisramé.
« On va être à l’étroit »
Le Finistère compte un chirurgien-dentiste pour 1 437 habitants, soit un ratio inférieur à la moyenne nationale de 1 pour 1 000 habitants. Selon les estimations de la Caisse nationale d’assurance-maladie, un chirurgien-dentiste n’a la capacité de soigner dans de bonnes conditions qu’un maximum de 831 patients par an.
Pour répondre à cet enjeu de santé publique, Sylvie Boisramé a décidé d’augmenter les effectifs étudiants. Cette montée en charge a un coût de 800 000 euros pour rénover les locaux et acheter du matériel. « On va être à l’étroit mais c’est transitoire car nous aurons ensuite un autre bâtiment dédié », explique la doyenne.
L’université attend de l’État qu’il finance sa part « au prorata du nombre d’étudiants », et qu’il lui accorde deux postes d’enseignants-chercheurs supplémentaires.
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