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Philosophie
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La nouvelle édition dans la Pléiade des «Œuvres» permet de saisir combien les idées du philosophe français sont actuelles, exemplaires pour penser le monde d’aujourd’hui, même si la méthode cartésienne reste à adapter face au règne des fake news et du complotisme.
Descartes (1596-1650) faisait partie des rares noms propres figurant au Dictionnaire des idées reçues, suivi de la mention : «Cogito ergo sum.» Aujourd’hui, Flaubert réécrirait peut-être cette entrée en ces termes : «Descartes : à abattre, responsable de la catastrophe écologique planétaire.»
Le dualisme du mental et du matériel, séparant un monde de pures volontés immatérielles et un autre fait de corps réduits à de simples mécanismes d’horloge, aveugles et dépourvus d’initiative – c’est lui ! Le dualisme de l’humain et du non-humain, avec sa thèse si décriée de l’animal-machine, son appel à devenir «comme maîtres et possesseurs de la nature» et sa validation du «grand partage» (pour reprendre un terme de l’anthropologue Philippe Descola) – c’est encore lui ! La promesse d’une «méthode scientifique» aboutissant à une Science unique faite de vérités indubitables et appliquée identiquement à tout, dont les historiens des sciences ne cessent de nous montrer le caractère mythique – toujours lui ! Descartes est le penseur de la Modernité. Il connaît le même destin : jadis adulé, aujourd’hui mis en accusation. Nous sommes tombés par Terre ? C’est la faute de Descartes.
La nouvelle édition des Œuvres dans la Pléiade porte la trace de ce changemen
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