Abdulrazak Al Jumaa, réfugié syrien en France : «On attend la démocratie avant tout, et on va l’avoir»

Abdulrazak Al Jumaa, réfugié syrien en France : «On attend la démocratie avant tout, et on va l’avoir»

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Migrants, réfugiés… face à l’exodedossier

Après la chute d’Assad, des membres de la diaspora syrienne en France se questionnent sur un éventuel retour. Abdulrazak Al Jumaa, à Paris depuis dix ans, explique ses liens avec son pays d’enfance.

Abdulrazak Al Jumaa ne reverra jamais la Syrie. Mais dix ans après l’avoir quittée, il espère retrouver son odeur. Celle des poivriers qui ornaient l’entrée de sa maison familiale à Homs. Il esquisse un sourire derrière ses lunettes de soleil. Quelques poils blancs essaiment aujourd’hui dans la barbe du trentenaire. «L’effluve des poivriers est une sorte de madeleine de Proust.» En 2014, lors d’une manifestation contre le régime de Bachar al-Assad, l’armée syrienne largue des barils d’explosifs. «Un ami a perdu la vie, moi j’ai perdu la vue.»

Dix ans plus tard, sa «Syrie d’amour» est libre. Bachar al-Assad a quitté le pays, et laisse aux millions de réfugiés syriens l’espoir de la retrouver. Abdulrazak Al Jumaa s’imagine entendre à nouveau le bruit de la place de l’Horloge à Homs et caresser les visages de ses proches. Retrouver les vivants, mais aussi saluer les morts. «J’irai visiter les tombes des amis que j’ai enterrés là-bas, pour leur dire merci. Ce sont eux qui ont versé leur sang en hurlant le nom de la liberté.»

Dimanche 8 décembre, il pleurait de joie

Libération