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Jugés depuis trois mois à la cour criminelle départementale du Vaucluse, Dominique Pelicot et 50 hommes sont accusés d’avoir violé son ex-épouse sous soumission chimique. Parmi eux, Patrice N., électricien de 55 ans, qui assure que Dominique Pelicot lui a dit qu’il faisait aussi violer sa femme par des routiers sur des aires d’autoroute, mais n’a pas prévenu la police.
Pendant plus de trois mois, Libération a suivi le procès des viols de Mazan au tribunal judiciaire d’Avignon. Le principal accusé, Dominique Pelicot, est l’architecte d’un système tentaculaire de violences sexuelles sous soumission chimique, dans le cadre duquel il a violé et fait violer celle qui était alors sa femme, Gisèle Pelicot, par des inconnus recrutés en ligne. A ses côtés, 50 coaccusés se sont succédé à la barre de la cour criminelle départementale du Vaucluse. Libération dresse les profils de ces hommes, la plupart poursuivis pour «viol aggravé», avant le verdict prévu d’ici au 20 décembre.
Nom : Patrice N.
Age : 55 ans
Profession : électricien
Faits : une venue, dans la nuit du 24 au 25 février 2020
Statut : libre, sous contrôle judiciaire, après 11 mois de détention provisoire.
Peine requise : 12 ans de réclusion criminelle.
Patrice N. est électricien dans le Vaucluse, il possède sa propre petite entreprise. Divorcé, père de deux enfants, il reconnaît les actes, «mais pas l’intention de viol». Lui aussi assure qu’il a cru être invité à participer à un jeu de couple, lorsque Dominique Pelicot l’a contacté, le 23 février 2020, sur le site coco.fr. Les faits ont lieu dès le lendemain de leur premier échange, dans la nuit du 24 au 25 février. Il raconte que Dominique Pelicot l’a accueilli chez lui avec un café – ce que ce dernier conteste –, qu’il ignorait son nom et qu’il lui a juste dit que sa femme dormait à côté. Il la découvre les yeux fermés, allongée sur le côté, immobile, en «nuisette, string et porte-jarretelles», sur le lit conjugal. «Je me dis qu’elle va se réveiller pour participer avec nous au jeu, explique-t-il. Dans mon esprit, je n’imaginais pas autre chose.»
Interrogé par le président de la cour, il finit par reconnaître n’avoir, à aucun moment, recueilli le consentement de Gisèle Pelicot, et avoir été informé qu’elle «prenait des cachets.» «Il m’a donné les consignes et avait son appareil photo dans les mains […] Mais si j’avais su que j’allais commettre un viol, je lui aurais dit “non, tu me prends pas en photo !”»» Il assure par ailleurs que Dominique Pelicot lui a dit qu’il «faisait ça souvent» et qu’il emmenait aussi sa femme «sur des aires d’autoroutes pour la faire baiser par des routiers». Patrice N. l’a «traité de malade» mais a préféré ne parler à personne de ce qui s’était passé et n’a pas trouvé «opportun» de prévenir la police. «Je suis un petit électricien de quartier, ils n’allaient pas me croire !» Lors de son réquisitoire, le parquet, qui a demandé 12 ans de réclusion criminelle à son encontre, a souligné «son positionnement fluctuant tout au long de la procédure» et son incapacité à «reconnaître sa responsabilité pleine et entière.»
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