Ce mois de novembre, alors que la saison des pluies n’a pas encore commencé, toute la population de Rapa est venue accueillir le cargo mixte Aranui-5. Une centaine de touristes ainsi que le gouvernement local débarquent pour une visite de deux jours.
Le président indépendantiste de la Polynésie française, Moetai Brotherson, a en effet décidé de tenir le lendemain, sur l’île située à 1 300 kilomètres de Tahiti, soit trois jours de mer, le premier conseil des ministres décentralisé de l’histoire de l’archipel.
Des tamarii (« enfants ») aux matahiapo (« personnes âgées »), tous les habitants sont sur le quai ou au bord de la route qui mène au centre du village et chantent pour accueillir leurs visiteurs. Cet enthousiasme n’est pas seulement lié à l’arrivée du gouvernement : il survient à chaque accostage de navire.
Le maire, Tuanainai Narii, se méfie donc des ambitions d’Aranui Cruises. Ce croisiériste, qui dessert surtout les Marquises, ne vient que deux fois par an dans l’archipel des Australes. Mais un second navire est en construction ; il envisage de proposer douze à seize rotations par an.
Refus d’un aérodrome
Impossible de venir ici autrement qu’en bateau. L’île refuse la construction d’un aérodrome. Les avions pourraient pourtant sauver des vies. Il n’y a pas de médecin sur place. Lorsqu’un habitant a besoin de soins urgents, l’unique infirmière déclenche une évacuation sanitaire. Un hélicoptère Dauphin de l’armée décolle alors de Tahiti avec à son bord une équipe médicale.
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