«Je reconnais les faits mais aucune pénétration. Des attouchements, oui, mais c’est tout» : le profil de Jacques C., accusé du procès des viols de Mazan

«Je reconnais les faits mais aucune pénétration. Des attouchements, oui, mais c’est tout» : le profil de Jacques C., accusé du procès des viols de Mazan

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Procès des viols de Mazandossier

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Jugés depuis trois mois par la cour criminelle départementale du Vaucluse, Dominique Pelicot et 50 hommes sont accusés d’avoir violé son ex-épouse sous soumission chimique. Parmi eux, Jacques C, qui a tenté de convaincre les magistrats du pouvoir qu’exerçait sur lui Dominique Pelicot.

Pendant plus de trois mois, Libération a suivi le procès des viols de Mazan au tribunal judiciaire d’Avignon. Le principal accusé, Dominique Pelicot, est l’architecte d’un système tentaculaire de violences sexuelles sous soumission chimique, dans le cadre duquel il a violé et fait violer celle qui était alors sa femme, Gisèle Pelicot, par des inconnus recrutés en ligne. A ses côtés, 50 coaccusés se sont succédé à la barre de la cour criminelle départementale du Vaucluse. Libération dresse les profils de ces hommes, dont la quasi-totalité étaient poursuivis pour «viol aggravé», avant le verdict prévu d’ici au 20 décembre.

Nom : Jacques C.

Age : 73 ans.

Profession : Ex-sapeur pompier, chauffeur routier à la retraite.

Faits : Une venue dans la nuit du 24 au 25 février 2020.

Statut : Comparaît libre après douze mois de détention provisoire.

Peine requise : Dix ans de réclusion criminelle.

Jacques C. nie fermement les accusations de viol dont il fait l’objet, ne reconnaissant que des attouchements sexuels sur Gisèle Pelicot. Sa défense estime que les images des faits, premières à avoir été diffusées fin septembre dans la salle d’audience, ne permettent pas d’établir un acte de pénétration de manière certaine. «Je ne reconnais pas les faits de pénétration. Je reconnais les faits mais aucune pénétration. Des attouchements, des caresses, oui, mais c’est tout», soutient à la barre cet homme rond aux cheveux grisonnants. Jacques C., 73 ans, entré chez les marins pompiers de Marseille dès l’âge de 17 ans, s’est marié très jeune, avec la fille d’un transporteur. Il abandonne alors l’uniforme pour devenir transporteur, d’abord auprès de lui, puis à son compte. Le plus souvent sur les routes d’Europe, loin de ses deux filles, il dit s’être peu investi dans sa vie familiale et conjugale.

Il divorce après vingt-cinq ans de vie commune, rencontre d’autres femmes, et devient, à 50 ans environ, adepte de libertinage, «une pratique que j’ai toujours eu en étant célibataire», précise-t-il. «J’étais pas non plus très assidu. […] C’est du sexe pour le sexe. Ça n’a rien à voir avec une rencontre, avec de la séduction.» Quand il commence à échanger avec Dominique Pelicot sur la plateforme coco.fr, il dit avoir d’abord pensé être face à «un fantasmeur». «Pour moi, il s’agissait d’une invitation chez un couple libertin dont la dame serait endormie pour débuter, s’agissant peut-être d’une personne timide», explique-t-il maladroitement.

Plus âgé des accusés à comparaître, il aura de son côté passé une large partie de son interrogatoire à ergoter sur ce cunnilingus infligé «sans la langue» à la victime, et ces «caresses» sur le pubis, «sans enfoncer les doigts». Et aura tenté de convaincre les magistrats du pouvoir qu’exerçait sur lui Dominique Pelicot pour justifier ses actes. «Je le répète encore, j’étais dans une situation que je ne maîtrisais pas, nu dans une chambre avec un mari qui était quand même directif et qui attendait qu’il se passe des choses. […] Cet homme en impose de par sa stature, je n’avais pas envie de le contrarier.»

Libération

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