Thibault Tricole, joueur pro de fléchettes : «Pendant longtemps, on m’a dit “t’es juste le champion de la buvette”»

Il y a un an, le Breton de 35 ans a intégré la prestigieuse ligue fermée de darts où il côtoie le gratin international de la discipline. Pour «Libé», à la veille du championnat du monde, il s’épanche avec passion sur ce sport qui l’anime depuis ses 12 ans.

C’est le grand rendez-vous de l’année. A partir de dimanche 15 décembre s’affronteront pendant trois semaines les 96 meilleurs joueurs du monde de darts («fléchettes») à l’Alexandra Palace de Londres. 3 500 spectateurs chauffés à blanc chaque jour, 500 000 livres sterling promises au gagnant, une production télévisuelle exceptionnelle, l’événement est devenu la vitrine de ce sport, ultrapopulaire au Royaume-Uni et aux Pays-Bas. En 2023, un «Frenchie», Thibault Tricole, a pour la première fois remporté un match à ce niveau. Un exploit pour un tricolore, tant ce sport navigue entre l’amateurisme et l’anonymat dans l’Hexagone. En pleine préparation pour sa deuxième participation au grand raout londonien qu’il attaque dimanche, le Breton de 35 ans, surnommé «The French Touch» et classé 79e mondial, est revenu sur son parcours, ses ambitions sportives et les prérequis nécessaires pour être un bon joueur.

Comment se retrouve-t-on à parcourir le monde pour participer à des tournois de fléchettes ?

Il y a encore quelques années, c’était inimaginable d’avoir un Français à ce niveau-là. J’ai commencé jeune, à 12 ans. J’ai débuté en même temps que mon père. Comme tout enfant, je voulais passer du temps avec lui. On j