Ils voulaient «instaurer un Etat islamique» en France : le fils de l’imam de la mosquée de Saint-Brieuc et deux étudiants arrêtés pour terrorisme

Ils voulaient «instaurer un Etat islamique» en France : le fils de l’imam de la mosquée de Saint-Brieuc et deux étudiants arrêtés pour terrorisme

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Trois personnes soupçonnées de vouloir faire «exploser» un lieu symbolique sur le sol français ont été arrêtées par les autorités samedi 7 décembre. L’une d’elles est un étudiant en informatique à la fac de Nantes, et fils d’un imam qui officie à Saint-Brieuc en Bretagne.

Ils sont soupçonnés d’avoir projeté une action violente d’inspiration jihadiste avec «des bombes artisanales». Trois jeunes hommes ont été arrêtés à Nîmes et à Nantes puis mis en examen samedi 7 décembre à Paris. Libération revient sur l’affaire.

Les trois jeunes sont âgés de 19 et 20 ans. Selon une information du Parisien, le trio voulait faire «exploser quelque chose en France», «créer la révolte et la guerre civile», «instaurer un État islamique» sur le sol français. Ils sont soupçonnés d’avoir commandé du matériel «pour fabriquer des bombes artisanales», indiquent plusieurs sources proches du dossier et une source proche de l’enquête citées par l’AFP. «Ils échangeaient sur les réseaux sociaux», d’après l’une de ces sources. Et s’étaient même rencontrés, notamment lors de stages confessionnels à Paris et Montpellier. Au moins deux d’entre eux avaient essayé de confectionner des bombes artisanales dans une chambre d’étudiant. C’est parce qu’ils étaient arrivés à ce stade avancé que la Direction générale de la Sécurité intérieure (DGSI) a procédé à leur arrestation.

D’après le Parisien l’un de ces jeunes, Anes T., est étudiant en informatique à la fac de Nantes, fils de l’imam de la mosquée de Saint-Brieuc. Le deuxième, Anas F., étudie la chimie. Le troisième, Hassane A., étudie la psychologie à Nîmes. Anes T. est celui qui aurait progressivement pris le contrôle des opérations. Le jeune homme de 19 ans, un Franco-Algérien né à Ksar el Boukhari, au sud d’Alger, est arrivé en France dans sa jeunesse, après son père, débarqué seul sur le territoire français, en 2000. D’abord aumônier de la maison d’arrêt de la préfecture des Côtes-d’Armor, il est par la suite devenu imam de la mosquée de Saint-Brieuc.

Le fils serait apparu dans les radars des enquêteurs de la Direction générale de la Sécurité intérieure (DGSI) pour la première fois à l’occasion d’échanges téléphoniques avec «des individus fichés S pour leur appartenance à la mouvance islamiste», selon le Télégramme. Une surveillance qui s’est renforcée après qu’il aurait entrepris de fabriquer une bombe artisanale en compagnie d’un autre étudiant nantais.

La mairie de Poitiers ciblée

La mairie de Poitiers figurait parmi les cibles envisagées par les suspects, radicalisés autour de thèses jihadistes, ont indiqué les sources proches du dossier. Les trois individus auraient ainsi voulu attaquer cette mairie en raison de la symbolique bataille de Poitiers, en 732, où Charles Martel a défait des troupes arabo-berbères. Le siège de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) a aussi pu être évoqué. «Les cibles ne sont pas consolidées» à ce stade des investigations, nuance une source proche de l’enquête.

«J’ai toute confiance en la police et la justice pour identifier, arrêter et condamner les auteurs de tentatives d’action terroriste de ce type», a réagi la maire écologiste de Poitiers, Léonore Moncond’huy. «Poitiers est de longue date et doit rester un modèle de coexistence apaisée et de dialogue entre les cultures, entre les spiritualités, dans le respect des différences de chacun et dans le refus de la violence», a dit l’édile. Une source proche de la mairie a aussi assuré que la ville n’avait reçu aucune «menace directe».

Après leur garde à vue à la DGSI, les trois suspects ont été interrogés par un magistrat instructeur, puis placés en détention provisoire samedi. Deux d’entre eux sont mis en examen pour fabrication non autorisée d’engin explosif ainsi que pour détention et transport de substance ou produit incendiaire ou explosif, a confirmé dimanche le Parquet national antiterroriste (Pnat). Comme le troisième mis en cause, ils sont aussi poursuivis pour association de malfaiteurs terroriste criminelle. Sollicité par Libération, l’avocat de la défense, Me Sipan Ohanians, n’a pas donné suite.

Mardi et mercredi, les trois hommes avaient été placés en garde à vue, après avoir été interpellés à Nîmes et à Nantes. Ils ont été arrêtés dans le cadre d’une enquête préliminaire ouverte le 20 novembre, a confirmé le Pnat. Les investigations sont désormais confiées à des magistrats instructeurs.

Libération

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