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Jugés depuis trois mois par la cour criminelle départementale du Vaucluse, Dominique Pelicot et 50 hommes sont accusés d’avoir violé son ex-épouse sous soumission chimique. Parmi eux, Jean Luc L., 46 ans, retourné deux fois à Mazan, reconnaissant les viols, mais plaidant «la peur».
Pendant plus de trois mois, Libération a suivi le procès des viols de Mazan au tribunal judiciaire d’Avignon. Le principal accusé, Dominique Pelicot, est l’architecte d’un système tentaculaire de violences sexuelles sous soumission chimique, dans le cadre duquel il a violé et fait violer celle qui était alors sa femme, Gisèle Pelicot, par des inconnus recrutés en ligne. A ses côtés, 50 coaccusés se sont succédé à la barre de la cour criminelle départementale du Vaucluse. Libération dresse les profils de ces hommes, dont la quasi totalité étaient poursuivis pour «viol aggravé», avant le verdict prévu d’ici au 20 décembre.
Nom : Jean-Luc L.
Age : 46 ans.
Profession : Menuisier.
Faits : Deux venues à Mazan, le 3 février 2018 puis le 9 mars 2019.
Statut : En détention provisoire depuis le 25 mars 2021.
Peine requise : Quatorze ans de réclusion criminelle.
Né au Vietnam, Jean-Luc L. est arrivé en France à l’âge de 9 ans, avec sa mère et sa sœur, après avoir passé quatre ans dans un camp de réfugié en Thaïlande. Dans le box, il reconnaît les viols mais semble ne pas toujours comprendre les questions posées et peine parfois à s’exprimer. «Je ne connais pas les mots», dit-il, les mains jointes. Ses proches le décrivent comme une personne de confiance, sympathique, «trop serviable», «ne sachant pas dire non», détaille l’expertise psychologique, qui note également des conditions de vie matérielle difficiles et des dettes importantes.
Après son premier passage à Mazan, sa femme a découvert sur son téléphone une photo de lui en train de violer Gisèle Pelicot. «On s’est disputés, elle m’a pardonné. J’ai eu peur. […] J’ai failli la perdre», affirme-t-il. Pourtant, plus d’un an plus tard, Jean-Luc L. y retourne, «par peur», se justifie-t-il péniblement, et inflige à nouveau des pénétrations à la victime, profondément endormie sur le lit conjugal, sous les yeux de son mari. Dominique Pelicot aurait alors proposé à Jean-Luc L. de faire la même chose sur sa propre femme, avec laquelle il élève quatre enfants, dont deux issus d’une première compagne aujourd’hui décédée. «J’ai dit oui pour faire plaisir, mais je l’ai pas fait», explique Jean-Luc L. «Il a été très insistant ?» l’interroge un assesseur. «Oui, il insistait beaucoup.»
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