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Jugés depuis trois mois par la cour criminelle départementale du Vaucluse, Dominique Pelicot et 50 hommes sont accusés d’avoir violé son ex-épouse sous soumission chimique. Parmi eux, Lionel R., 44 ans, a reconnu n’avoir «jamais eu le consentement» de Gisèle Pelicot.
Pendant plus de trois mois, Libération a suivi le procès des viols de Mazan au tribunal judiciaire d’Avignon. Le principal accusé, Dominique Pelicot, est l’architecte d’un système tentaculaire de violences sexuelles sous soumission chimique, dans le cadre duquel il a violé et fait violer celle qui était alors sa femme, Gisèle Pelicot, par des inconnus recrutés en ligne. A ses côtés, 50 coaccusés se sont succédé à la barre de la cour criminelle départementale du Vaucluse. Libération dresse les profils de ces hommes, dont la quasi-totalité étaient poursuivis pour «viol aggravé», avant le verdict prévu d’ici au 20 décembre.
Nom : Lionel R.
Age : 44 ans.
Profession : Vendeur.
Faits : Une venue dans la nuit du 2 décembre 2018.
Statut : Comparaît libre.
Peine requise : Douze ans de réclusion criminelle.
«N’ayant jamais eu le consentement de madame Pelicot, je ne peux que constater les faits», a admis Lionel R. devant la cour criminelle du Vaucluse fin septembre. A la barre, l’accusé, ancien vendeur au centre culture du Leclerc de Carpentras – celui où Dominique Pelicot a été interpellé alors qu’il filmait sous les jupes des clientes en 2020 – raconte d’abord «une jeunesse heureuse», «avec des parents aimants qui se sont toujours bien occupés de [lui]». La famille emménage dans la Drôme alors qu’il a 11 ans. Il raconte «un incident», survenu pendant son adolescence : des attouchements sexuels infligés par le président du club de pétanque local. «Je ne pensais pas que ça pouvait m’impacter mais c’est arrivé.» Devenu adulte, alors qu’il est licencié après avoir volé son employeur, il développe une addiction à l’alcool. Un jour, alors qu’il regarde des vidéos pornographiques, il est tellement alcoolisé qu’il ne se rend pas compte que ses enfants sont témoins des images diffusées sur l’écran. Une enquête sociale est alors déclenchée.
Père de trois enfants, marié à l’époque des faits mais désormais divorcé, Lionel R. dit avoir commencé à traîner sur le site libertin Coco pour «chercher ailleurs ce qu’il n’avait pas chez [lui]» : «J’étais très demandeur.» Rencontré sur la plateforme, Dominique Pelicot lui a d’abord demandé s’il pouvait être «ouvert à une proposition un peu originale». «Il me dit qu’elle dormira, il me parle de somnifère ou de cachets, un coup il lui donne, l’autre coup c’est elle qui les prend, je pose pas plus de questions que ça même si c’est pas très très clair, car je suis persuadé que c’est un jeu», développe-t-il à la barre. Il fait partie de ceux qui ont tenté de prononcer des excuses auprès de Gisèle Pelicot. «Je sais bien que mes excuses ne changeront rien, je ne peux pas imaginer le cauchemar que vous avez vécu, a-t-il dit à l’audience en se tournant vers Gisèle Pelicot. C’est horrible de me dire que je fais partie de ce cauchemar.»
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