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Reportage
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Cauchemars, brouillard dans la tête, problèmes familiaux… Dans un ancien sanatorium, de nombreux militaires ukrainiens suivent une rééducation psychologique avant de repartir sur le front.
De grands pins touchent le ciel bleu et presque transparent. Dans la forêt, au nord-ouest de Kyiv, le silence n’est rompu que par les chiens errants qui courent sur le sol gelé. Depuis le centre-ville, on peut se rendre dans la station balnéaire Pushcha-Voditsa en tramway, qui circule sur la plus ancienne ligne de la capitale, depuis 1900. A l’époque soviétique, plusieurs sanatoriums et colonies de vacances ont été construits dans cette région. Aujourd’hui, les militaires – vétérans et anciens prisonniers de guerre –, viennent passer vingt-et-un jours maximum au centre public de santé mentale et de réadaptation «Lisova Polyana» pour soigner leurs blessures invisibles.
En cette fin novembre, où le froid commence à mordre, dans un grand couloir du bâtiment de deux étages, une douzaine d’hommes jouent au billard, au ping-pong, aux échecs et au backgammon. Sur les murs, d’immenses inscriptions : «Russian warship go fuck yourself» («navire de guerre russe, va te faire foutre», un des premiers mèmes de la guerre) et «Glory to Ukraine» («gloire à l’Ukraine»). Certains portent des uniformes militaires, d’autres des survêtements.
«Le pire dans la guerre, c’est quand ton frère d’armes hurle de douleur»
Youri, 23 ans, en jean et pull noir, avait rejoint, en 2022, une unité spéciale impliquée dans des opérations militaires dans les zones les plus chaudes du front
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