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Terrorisme
Près d’une décennie après les attentats jihadistes qui ont endeuillé la France, les risques d’attentats terroristes restent à un haut niveau selon le Parquet national antiterroriste, en raison notamment de l’aggravation des tensions internationales.
En 2015, une vague d’attentats meurtriers s’abattait sur la France. Dix ans plus tard, une menace «très élevée» continue à peser sur le pays, estime le Parquet national antiterroriste (Pnat). Selon l’instance judiciaire, l’un des facteurs «d’aggravation des menaces» est l’escalade à l’œuvre au Proche-Orient et notamment depuis l’attaque du Hamas en Israël le 7 octobre 2023. A ce jour, un seul passage à l’acte à caractère antisémite a eu lieu depuis le 7 octobre : l’attaque d’une synagogue à la Grande-Motte (Hérault), fin août 2024. Au 1er décembre, le Pnat avait ouvert 59 procédures «en matière de contentieux jihadiste». En comparaison, l’année 2021 en a enregistré 48, l’année 2022, 41, et 38 en 2023. Toujours selon le Parquet, 87 % des procédures ouvertes sont des «procédures jihadistes».
Les acteurs de l’antiterrorisme suivent également de près l’évolution de la situation en Syrie, notamment depuis la chute de Bachar al-assad début décembre et la prise de pouvoir par des rebelles dirigés par le groupe islamiste Hayat Tahrir al-Sham (HTS). Parmi les principaux points de vigilance du Pnat : l’éventuelle recomposition du groupe jihadiste Etat Islamique et le risque de remobilisation des combattants français encore en Syrie. On compte quelque 150 hommes et femmes retenus dans les prisons et camps kurdes du nord-est syrien.
Des profils jeunes
Un autre risque de menace terroriste concerne l’idéologie d’ultradroite. Quinze dossiers ont été ouverts par le Pnat en dix ans. Quatre sont toujours en cours. Parmi eux, le «projet Azur» présenté comme un projet de «renversement du gouvernement» en 2020 ou l’enlèvement de la petite Mia en 2021. «Aucune procédure n’a été ouverte en 2024.» Le Pnat reste néanmoins «très attentif» notamment au vu des exemples américains et allemands qui «imposent notre vigilance». Au sein de cette mouvance, les autorités sont préoccupées par la tendance «accélérationniste», qui vise à «précipiter un affrontement entre communautés». Les profils sont «assez jeunes» et «majoritairement masculins», notent les services de renseignement.
Le profil des jihadistes français est lui aussi très jeune. «Alors qu’il y a quelques années encore, les mineurs mis en examen en matière terroriste se comptaient sur les doigts d’une main, nous avons eu 15 mineurs en 2023 et 18 en 2024.» Des jeunes aux origines diverses, issus de familles musulmanes pour certains «mais pas uniquement». Leur radicalisation s’effectue en ligne, où ils «consultent beaucoup d’images violentes».
Aucun dossier en cours ne concerne l’idéologie d’ultragauche. «Pour l’instant», leurs actions ne portent que sur des «actes matériels qui ne sont pas qualifiés de terroristes».
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