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Récit
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L’écrivaine et journaliste argentine Leila Guerreiro enquête sur l’écriture de «De sang-froid», le best-seller du romancier américain, dont le succès fut suivi d’une chute littéraire et d’une mise au ban par ses amies de la haute société new-yorkaise.
S’ils croient en ce type d’anniversaire, les auteurs de non-fiction ont encore quelques jours pour souffler les bougies : Truman Capote, leur grand petit père, est né voilà cent ans. Il est aussi mort voilà quarante ans, assommé par l’alcool, les drogues et les barbituriques, pendant l’été à Los Angeles ; il lui manquait 35 jours pour en avoir 60. Il était au bout du rouleau. Libération titrait : «La mort d’un styliste», et le Monde : «Un voyeur de la modernité». On se demande parfois si son chef-d’œuvre du «roman vérité» ou «roman non roman», De sang-froid, publié en janvier 1966, n’a pas influencé plus d’auteurs encore qu’il n’a eu de lecteurs, ce qui n’est pas peu dire. Le livre, à la relecture, demeure comme le visage de son auteur : sans rides. C’est l’éternelle enfance de l’art, appliquée au crime et à la misère du monde. Le Fantôme de Truman Capote, de l’écrivaine et journaliste argentine Leila Guerreiro, enquête et mise en scène de l’enquête sur l’écriture de De sang-froid, la réédition d’une partie de la correspondance de Capote et de ses entretiens (1) entre 1960 à sa mort, permettent de faire ou de refaire le chemin magique et tragique de l’écrivain.
Les noces techniques du journalisme et de la littérature ne datent pas de lui, surtout en Amérique. Capote le reconnaissait :
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