:quality(70):focal(2277x1612:2287x1622)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/liberation/CTROWVWCEJEJHFAS2NE3RZ5ITE.jpg)
En seulement deux mois, des résultats significatifs. L’abaissement de la vitesse maximale de 70 km/h à 50 km/h sur le périphérique parisien, mise en place le 1er octobre dernier, fait ses preuves, selon un rapport de l’Atelier parisien d’urbanisme (Apur) publié ce vendredi 20 décembre. Sur la base des données relevées sur les mois d’octobre-novembre 2024 par rapport à ceux de 2023, l’association note trois principaux effets : le taux d’embouteillage a diminué de 20 %, tout comme le nombre d’accidents (-19 %) ainsi que les nuisances sonores, en particulier la nuit. Ce qu’avançaient précisément les partisans de cette mesure.
Explication
Dans le détail, d’après les chiffres de la Direction de la voirie et des déplacements de la ville de Paris, les nombreux usagers du périphérique ont provoqué 188 heures de congestion en octobre-novembre 2024, contre 234 en octobre-novembre 2023. Sur ces mêmes laps de temps, le nombre d’accidents s’élève à 298 en 2024, contre 369 l’année précédente. La pollution sonore, étudiée à l’aide des données de Bruitparif publiées le 3 décembre, a diminué de trois décibels la nuit (en passant de 79,9 en 2023 à 76,9 cette année), «le moment où le bruit est le plus gênant pour les riverains», notait pour Libération Fanny Mietlicki, directrice de l’observatoire francilien de référence.
La nuit, les voitures roulent moins vite
Une diminution qui s’explique en grande partie par celle, en parallèle, de la vitesse à laquelle roulent les usagers la nuit : elle est passée de 60,9 km/h en 2023 à 50,5 km/h en 2024, respect de la limitation oblige. Si ces trois décibels en moins sont une bonne nouvelle, Fanny Mietlicki soulignait en revanche que, pour une réelle sensation de «bruit divisé par deux» dans les oreilles, il faudrait plutôt «six à dix décibels en moins».
Environnement
Il y a certains paramètres, en revanche, sur lesquelles l’abaissement à 50 km/h n’a eu aucun effet (et on s’y attendait). La vitesse moyenne en journée étant déjà d’environ 30 km/h, elle est restée stable malgré la mise en place de la mesure. Pas de révolution non plus du côté du nombre de voitures empruntant le périphérique, avec un peu plus de 4 600 véhicules par heure (seulement 100 de moins qu’en 2023). Des résultats sur le court terme amenés à évoluer à mesure que les années passent, les partisans des 50 km/h estimant que le trafic devrait se fluidifier et améliorer la qualité de l’air.
Incertitudes sur la qualité de l’air
Car si la mairie de Paris, en défendant sa mesure, n’a cessé de faire valoir l’argument «moins de pollution, environnementale et sonore» ; pour le premier point, difficile de trancher. Dans son rapport, Apur, sur la base des chiffres d’Airparif, constate bien une diminution des quantités de dioxyde d’azote (-13 %) et de particules fines PM10 (-24 %) dans l’air en octobre-novembre 2024. Mais impossible, pour le moment, de rapprocher cette baisse de celle des 50 km/h sur le périphérique. Des facteurs climatiques comme une mauvaise météo peuvent également expliquer la réduction des particules nocives pour la santé humaine aux abords du boulevard urbain, la pluie comme le vent contribuant à évacuer plus rapidement les particules fines.
Leave a Comment