Un premier contingent de 120 soldats français a quitté le Tchad vendredi 20 décembre, trois semaines après l’annonce surprise de la suspension de l’accord militaire entre Paris et N’Djamena, a annoncé le ministère des armées tchadien.
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Tchad : le décollage des Mirage, première étape du départ de l’armée française
« Ce midi, 120 soldats français ont décollé de l’aéroport militaire de N’Djamena à bord d’un Airbus A330 Phénix MRTT, à destination de la France »
, selon un communiqué publié sur la page Facebook du ministère. Interrogé par l’Agence France-Presse à Paris, le ministère des armées français, qui compte près de 1 000 membres dans le pays, n’a pas commenté cette annonce.
Ce premier mouvement de soldats, dix jours après le départ des avions de chasse français, fait suite à la décision de ce pays du Sahel de mettre fin à plus de soixante ans de coopération militaire en rompant les accords qui le liaient à la France depuis la fin de la colonisation. Maillon-clé de la présence militaire française en Afrique, ce pays désertique constituait le dernier point d’ancrage de Paris au Sahel après les retraits forcés de trois pays ouest-africains.
Vendredi matin, le départ des troupes s’est déroulé en présence des autorités militaires tchadiennes, dont la présence « témoigne de l’intensité de la coopération entre les deux pays dans le domaine de la sécurité », précise le même communiqué.
La France a déjà évacué ses troupes du Mali, du Niger et du Burkina Faso
La France a déjà été contrainte d’évacuer ses troupes du Mali, du Burkina Faso et du Niger en 2022 et 2023, après l’arrivée au pouvoir de juntes militaires qui se sont rapprochées de Moscou. Le Sénégal a de plus fait part de son souhait de voir la France fermer ses bases militaires sur son sol. La décision de N’Djamena de dénoncer l’accord de défense avec son vieil allié a pris Paris de court, alors que l’influence d’autres puissances – notamment russe – croît au Sahel.
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En Afrique, la retraite contrainte de l’armée française se poursuit
Des troupes et des avions de combat français ont stationné au Tchad quasiment sans discontinuer depuis l’indépendance en 1960, servant à la formation et l’entraînement des militaires tchadiens. Les avions constituaient un appui aérien qui s’est avéré primordial à plusieurs reprises pour stopper des rebelles cherchant à s’emparer du pouvoir.
Les membres de l’armée française sont présents dans trois lieux au Tchad – dont une majorité au camp Kossei, à N’Djamena. La France avait prévu de réduire ces effectifs dans le cadre d’une reconfiguration de sa présence militaire sur le continent africain. « Des tonnes d’équipements militaires, soigneusement conditionnés et entreposés à l’aéroport militaire de N’Djamena, seront transportées par un Antonov 124 prévu pour les jours à venir », affirme le ministère des armées tchadien sur Facebook. « Les véhicules militaires provenant des bases françaises de Faya-Largeau, Abéché et N’Djamena seront également rapatriés en France via le port de Douala, avec une échéance attendue d’ici janvier », et « le trajet maritime prendra environ trois semaines », selon un responsable de l’armée française cité dans la publication du ministère tchadien.
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« Le retrait des troupes françaises au Sahel pourrait permettre un repositionnement des intérêts économiques »
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