Dans les Pays-de-la-Loire, des coupes dures pour la culture

Dans les Pays-de-la-Loire, des coupes dures pour la culture

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L’édito de Dov Alfon

Fidèle d’Edouard Philippe, Christelle Morançais a brutalement taillé dans le budget consacré par sa région à la culture, dont l’importance pour l’économie et le bien-être des Français n’est pourtant pas à prouver.

Quand un investissement devient-il une «dépense» ? Quand le populisme accède au pouvoir. Dernière démonstration en date avec la présidente du conseil régional des Pays-de-la-Loire, Christelle Morançais : confirmant les coupes d’une violence inouïe qu’elle a fait voter dans le budget de sa région – -62 % dans le fonctionnement de la culture –, cette ex-politicailleuse de l’UMP, aujourd’hui fidèle d’Edouard Philippe, a tenté un argument économique pour le moins iconoclaste, revendiquant «un recentrage sur nos compétences prioritaires». Si le doute demeure quant aux possibles compétences de Morançais, le rôle de la culture dans l’économie française est, lui, parfaitement documenté : d’après les derniers chiffres, la culture contribuait en 2022 à hauteur de 47,1 milliards d’euros au PIB. Il s’agit de la valeur ajoutée directe, c’est-à-dire du seul fait des activités culturelles, auxquelles il faudrait ajouter les contributions des nombreuses industries qui s’appuient sur la culture, des transports au tourisme. Le dernier rapport documentant la contribution totale de la culture, émanant directement de Bercy, l’évaluait à 3,2 % du PIB, soit sept fois la valeur ajoutée de l’industrie automobile. Quand des milliards d’argent public sont engloutis dans une industrie polluante en régression, c’est un «investissement» dans une «réindustrialisation» ; quand on coupe des millions dans un secteur de premier plan de l’économie française, dont la valeur ajoutée au bien-être et à la fierté des Français est reconnue, on parle de «choix forts pour l’avenir». Christelle Morançais n’est malheureusement que l’une des très nombreuses preuves du déclin des hommes et des femmes politiques en France, qui donnent toujours l’impression qu’ils préféreraient travailler pour une multinationale au Luxembourg. Quand on lui proposa pendant la Seconde Guerre mondiale de couper dans les budgets des théâtres, soupçonnés de saper le moral national, Winston Churchill répliqua : «Mais alors, pourquoi combattons-nous ?» Il n’avait sans doute pas la vision compétente de Christelle Morançais et consorts.

Libération

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