Comment un événement climatique extrême, mais pas exceptionnel, a-t-il pu mettre à bas tout un département français, ses infrastructures de transport, son hôpital, ses écoles et au moins un tiers de ses habitations, sans que l’on connaisse encore l’ordre de grandeur du nombre des victimes ? Mayotte n’est pas seulement victime d’un cyclone, mais de décennies de politiques inappropriées.
Le cyclone Chido, de catégorie 4, était attendu et des équipes de secours étaient positionnées avant même son passage au-dessus de l’île. Immédiatement après, celles-ci ont commencé à apporter une aide précieuse à la population.
Dans son diagnostic officiel de la catastrophe, Météo-France évoque des vents de 200 km/h, des pluies intenses et des vagues hautes de 5,3 mètres à 9,3 mètres. Mais nous savons que le cyclone a été exceptionnel par sa trajectoire, pas par son intensité, et qu’à l’heure actuelle il ne peut être attribué ou non au changement climatique.
Plus grand bidonville d’Europe
La mauvaise qualité des habitations est un des facteurs majeurs expliquant l’ampleur du désastre. Pour qui connaît les quatre îles de l’archipel, il est facile de constater que les habitations en dur sont bien plus répandues aux Comores qu’à Mayotte. Cette dernière abrite le plus grand bidonville d’Europe, peuplé en majorité d’une population précaire et sans statut légal, et quatre logements sur dix du département étaient en tôle en 2017. La situation ne s’est pas améliorée depuis l’opération – ratée – « Wuambushu » de Gérald Darmanin [ministre de l’intérieur] en 2023, illustration de l’impasse du tout répressif.
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