Cyclone Chido à Mayotte : deuil national, distribution de vivres, reconstruction… Ce qu’il faut retenir du week-end

Alors que la France va observer une journée de deuil national ce lundi 23 décembre en hommage aux morts de la catastrophe, l’archipel est censé retrouver 90 % de sa capacité en eau potable tandis que les distributions de vivres se poursuivent.

Une semaine après que le cyclone Chido a ravagé Mayotte, samedi 14 décembre, la France va observer une journée de deuil national ce lundi 23 décembre. Cette décision, prise par Emmanuel Macron lors de sa visite sur place en fin de semaine, reste relativement rare en France – ce n’est que la dixième fois qu’une telle journée est décrétée sous la Ve République. Si elle a été pensée, à l’origine, pour accompagner la mort d’anciens présidents, elle épouse désormais un plus large éventail d’événements significatifs pour la nation. Les drapeaux tricolores seront mis en berne tandis que les «tous les Français sont invités à se recueillir à 11 heures», selon les mots de Macron.

Sur place, où il n’y a pas eu de nouveau bilan officiel depuis les 35 morts évoqués vendredi 20 décembre par le ministère de l’Intérieur, la situation demeure compliquée. Mais il y a des signes d’amélioration. L’eau sera «rétablie à 90 %» au plus tard lundi matin, a assuré le ministre démissionnaire des Outre-mer, François-Noël Buffet, dimanche midi, au Grand Jury RTL-M6-Le Figaro-Public Sénat. Attention, cela ne signifie pas que l’eau va se remettre à couler en continu – les coupures tous les deux jours sont la norme dans l’archipel. L’eau doit ainsi revenir «deux jours sur trois pendant huit heures via ce que l’on appelle des tours d’eau», précise le ministre démissionnaire de l’Intérieur, Bruno Retailleau, dans un entretien au Journal du dimanche, qui assure que 70 % de la population «bénéficie» déjà de ces conditions d’accès à l’eau.

Sinon, les distributions d’eau et de vivres se poursuivent. Ce week-end, des bouteilles et divers aliments ont notamment été mis à disposition dans les communes de Mamoudzou, Dembéni, Chirongui ou Bandraboua. Un porte-conteneurs de la compagnie CMA-CGM devait livrer dimanche 1,6 million de litres d’eau à Mayotte, a annoncé le ministère de l’Intérieur samedi.

Retard à l’allumage pour l’hôpital de campagne

Sur le plan de l’hébergement d’urgence, l’ONG Acted a indiqué samedi avoir «affrété un avion-cargo spécial pour acheminer» vers l’archipel «un premier lot de 700 tentes qui devraient être opérationnelles sur le terrain pour le jour de Noël» afin d’héberger «près de 5 000 personnes […] dans les territoires les plus détruits». Pour parer au plus pressé, 2 000 bâches déjà disponibles vont être déployées et 8 000 acheminées depuis La Réunion, selon le ministère de l’Intérieur.

Quant à l’hôpital de campagne, qui doit soulager le seul établissement hospitalier de l’archipel, il souffre d’un retard à l’allumage. L’équipement livré samedi et qui est censé pouvoir fonctionner sous vingt-quatre heures n’accueillera ses premiers patients que mardi. «Nous sommes dépendants à 100 % du pont aérien mis en place par les autorités. Ce sont des avions qui n’ont pas une capacité infinie et tant que nous n’avons pas reçu tout le matériel, nous ne pouvons pas commencer à traiter les patients», explique à Mayotte La Première Anthony Couret, le médecin principal pour cette mission à Mayotte de l’Elément de sécurité civile rapide d’intervention médicale, selon sa dénomination officielle.

Des antennes Starlink déployées

Pour ce qui est de la circulation, «les routes du département sont toutes débarrassées des arbres qui étaient tombés dessus grâce au travail des forces de secours», fait savoir la préfecture de Mayotte. Elle a aussi annoncé ce week-end que 100 antennes Starlink, qui permettent d’accéder à Internet via un réseau satellitaire, ont été commandées «pour couvrir les points stratégiques du territoire». D’ici ce lundi, quatorze premières antennes devaient être installées dans les mairies des communes de l’île principale.

A plus long terme, François-Noël Buffet a invité à rester «très prudent sur les délais» que pourra prendre la reconstruction dans l’archipel. «Il ne faut pas donner de délai trop rapide […]. Si on arrive à le faire en deux ans, c’est parfait. Si on n’y arrive pas, ce sera peut-être trois», a lancé le ministre démissionnaire des Outre-mer, alors que le Premier ministre, François Bayrou, a espéré jeudi que la reconstruction puisse se faire dans des délais «brefs», «peut-être deux ans». «Les dégâts sont tels qu’il faut faire, bien sûr, le plus rapidement possible» mais «de la manière la plus qualitative», estime encore François-Noël Buffet.