Les animaux ? Ni pour, ni contre, bien au contraire, par Luc Le Vaillant

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Chronique «Ré/jouissances»

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Le Libé des animauxdossier

Déclaration de désintérêt public pour le monde animal par un humain trop humain qui peine à se fondre dans le grand tout de l’équivalence des existences.

Il me faut bien l’admettre: entre les animaux et moi, il n’y a rien. Rien de bien, rien de mal. Ni amour, ni haine. Je les connais mal et ne m’en soucie guère. Ils sont là et moi aussi, mais chacun vient d’ailleurs et y repart, sans frayeur, ni ardeur. Pour eux, je confesse une indifférence polie qui va de pair avec une ignorance pas du tout rance. Je me tiens à distance, ils me regardent de loin. Et cela nous fait une coexistence pacifique.

Allez, pour vous complaire, j’accepte de sacrifier au causalisme ambiant. Je vais essayer de trouver dans mon enfance protégée une raison à ce désintérêt, un événement déterminant qui aurait déclenché ce «je préfère ne pas».

Ma famille était plutôt chiens. C’était la campagne en bord de mer et l’on vivait dehors. On avait les joues rougies, les genoux étoilés et les bas de pantalons détrempés. Les lieux étaient vastes et peu ordonnés. Cela convenait à la gent canine, vraiment pas maniérée. Elle n’avait pas ces élégances hautaines de marquis poudrés de suffisance qu’ont leurs rivaux, les chats. Je me souviens du premier de la lignée, un bâtard débrouillard nommé Cric pour qui je n’en croquais pas spécialement mais qui faisait partie de la troupe mélangée de mes frères, sœurs et copains du village. Cric courait la gueuse et improvisait ses saillies dans le fond du jardin qui n’accueillait pas encore le bac à compost puant. Ensuite, il y eut des terre-neuve, grosses masses poilues qui jouaient les saint-bernard envahissants pendant les baigna

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