Au nom du «non», par Jakuta Alikavazovic

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Chronique «Ecritures»

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Face aux crimes de guerre ne pas s’opposer serait une vraie défaite. Notre humanité se cultive par tous les temps : il faut dire «non» pour que l’insensibilisation ne nous gagne pas.

Non. C’est non, c’est encore non, et quand il ne restera plus ni rien ni personne, ce sera toujours non. Non aux meurtres, aux exactions, aux massacres. Non aux civils décimés, aux villes rasées, aux campagnes devenues champs de flammes. Non aux frappes aériennes qui touchent «par erreur» un camp de réfugiés, un hôpital, une école. Non aux centaines de bombes qui suivent et qui tombent elles aussi sur un camp de réfugiés, un hôpital, une école. Non à l’atrocité, aux atrocités.

Que faire ? Détourner les yeux ? S’en laver les mains ? Adopter un langage fou, un langage qui refuse de nommer le réel, qui divorce des événements pour nous permettre de vivre avec ? Vu les constructions rhétoriques alambiquées que l’on entend ici et là, il paraît nécessaire de le rappeler : un crime est un crime. Même en temps de guerre – n’en déplaise à certains.

Alors, que faire ? Détruire les preuves, peut-être ? Mais effacer les victimes de la surface de la terre n’effacera pas le crime. Non. L’effacement du crime, c’est aussi le crime. Là-bas, où la destruction est exponentielle, où la famine guette, qui en sortira vivant ? Et ici, qui prétendra rester indemne ? Il y a un an, je le disais avec ferveur : ne fermons pas nos cœurs à la souffrance d’autrui.

Aujourd’hui, c’est

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