Les autorités irakiennes ont exhumé les restes d’une centaine de femmes et d’enfants kurdes d’une fosse commune dans le sud de l’Irak, ont rapporté, jeudi 26 décembre, des responsables. Les corps sont ceux de victimes présumées du régime de l’ancien dictateur Saddam Hussein dans les années 1980.
Le charnier est situé près de Tall Al-Shaikhia, dans la province d’Al-Mouthanna, selon un journaliste de l’Agence France-Presse (AFP) sur place. Des équipes spécialisées ont commencé à en exhumer les restes mi-décembre.
« Après avoir enlevé la première couche de terre et que les restes soient apparus clairement, on a découvert qu’ils appartenaient à des femmes et des enfants vêtus de vêtements kurdes », a déclaré à l’AFP Diaa Karim, chef de l’autorité irakienne chargée des fosses communes.
Les victimes étaient probablement originaires de Kalar, dans la province de Souleimaniyé, dans la région autonome du Kurdistan irakien, a-t-il estimé, évaluant leur nombre à « au moins cent ».
Environ 180 000 Kurdes exterminés en 1987 et 1988
Un grand nombre des victimes « ont été exécutées ici par des balles » tirées « à bout portant dans la tête », a précisé M. Karim, ajoutant que les opérations pour exhumer tous les corps étaient toujours en cours.
Un autre charnier a été découvert à proximité, a expliqué Dourgham Kamel, qui fait partie de l’autorité chargée de l’exhumation des fosses communes, près de la célèbre prison de Nougrat Salman, où sont passés de nombreux Kurdes et opposants politiques de Saddam Hussein.
Saddam Hussein, qui dirigeait l’Irak d’une main de fer depuis 1979, a été renversé en 2003 dans le sillage de l’invasion du pays par les Etats-Unis. L’ancien président a été pendu en 2006, avant de pouvoir comparaître pour « génocide » pour la mort d’environ 180 000 Kurdes. Ces massacres ont été commis dans le cadre d’une violente campagne contre les Kurdes, baptisée Anfal, menée par son régime en 1987 et 1988.

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