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Rétrospective (1/6)
Pour la fin de l’année, «Libé» revient sur les enquêtes de «Frontal», la newsletter consacrée à l’extrême droite, qui ont eu un impact médiatique et politique.
Chaque mardi, retrouvez la newsletter Frontal, qui passe au crible l’actualité de l’extrême droite.
La goutte d’eau a fini par faire déborder le vase. Le 21 mai, Libération repère un entretien dans le journal italien la Repubblica, dans lequel Maximilian Krah, la tête de liste d’Alternative für Deutschland (AfD), l’allié allemand du Rassemblement national (RN) déclare : «Je ne dirai jamais que quiconque portait un uniforme SS était automatiquement un criminel […] Parmi les 900 000 SS, il y avait aussi beaucoup de paysans : il y avait certainement un pourcentage élevé de criminels, mais pas seulement.» Contactés pour connaître leur réaction à ces propos, Jordan Bardella et Marine Le Pen, qui les découvrent, finissent par trancher : les députés européens frontistes ne siégeront plus avec l’AfD lors de la prochaine mandature.
Coup de tonnerre pour l’extrême droite allemande. La brouille avait en fait commencé quelques mois plus tôt, quand de hauts dignitaires de l’AfD avaient participé à une conférence secrète où il avait été question de planifier la «remigration» de près de 2 millions de «citoyens allemands non assimilés» vers un «Etat modèle» en Afrique du Nord. Pressée de se distinguer de son allié radical, Marine Le Pen avait haussé le ton et exigé des clarifications par écrit à son homologue allemande, Alice Weidel, lors d’un déjeuner d’explication à Paris. Deux mois plus tard, cette dernière se vengeait en remettant en cause l’appartenance de Mayotte à la France… en plein déplacement de Le Pen sur place. «L’AfD ferait mieux de s’occuper des problèmes de l’Allemagne et je suis fâchée de cette situation», réplique-t-elle. Ne manquait plus que la relativisation des crimes de la SS pour que le fil soit rompu. Ostracisée par son camp, la délégation allemande finira, après le 9 juin, par fonder un troisième groupe d’extrême droite au Parlement européen, encore plus radical que les deux préexistants.
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