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C’est ici même, il y a un an pile, que Cyprien Sarrazin avait entamé sa résurrection à ski. Douze mois après sa victoire sur la piste italienne de Bormio, le Français y a été victime ce vendredi d’une très lourde chute à l’entraînement. Meilleur temps la veille de la première session avant la descente de Coupe du monde prévue samedi, Sarrazin, dossard numéro 11, dévalait en tête à tous les intermédiaires quand il a perdu le contrôle de ses spatules dans la dernière difficulté de la redoutable et controversée Stelvio.
Le portrait
Déséquilibré par le «mur de San Pietro», le sportif de 30 ans s’est littéralement envolé sur une bosse. Le skieur du Dévoluy a ensuite violemment rebondi sur la neige, avant de terminer sa course dans les bâches et filets de protection après une interminable glissade. Coincé dans les filets de protection, en amont de la piste, il a fini par être rejoint par les services de secours pendant que l’entraînement était interrompu dans un silence glaçant et que tous les descendeurs s’interrogeaient sur l’état de santé de «Cyp». Après vingt minutes de soins loin des caméras, le numéro 2 mondial en descente de l’hiver dernier, a été évacué par hélicoptère vers l’hôpital de la commune voisine de Sondalo.
«Conscient»
Le Français souffre d’un «hématome sous dural» et est hospitalisé «en réanimation neurologique pour le moment», a annoncé la Fédération française de ski (FFS). «Cyprien est conscient, il reste sous surveillance», a précisé Stéphane Bulle, le médecin des équipes de France de ski, dans un message partagé par la FFS. Il va être opéré pour drainer l’hématome. Selon la chaîne de télévision Eurosport, Sarrazin se plaignait également d’une douleur à un pied. La durée de son indisponibilité n’a pas encore été précisée.
Le Haut-Alpin avait renoncé à passer Noël en famille pour préparer le rendez-vous de Bormio. Il espérait que ses retrouvailles avec la Stelvio allaient lancer sa saison 2024-25, jusque-là mitigée avec une deuxième place en super-G à Beaver Creek (Etats-Unis) mais deux descentes – sa discipline fétiche – décevantes (9ème à Beaver Creek, 17ème à Val Gardena, en Italie).
L’hiver dernier, Sarrazin avait réalisé de très loin la meilleure saison de sa carrière, en signant à Bormio sa deuxième victoire en Coupe du monde, la première après sept ans et son succès dans un parallèle. Longtemps spécialiste du géant, Sarrazin a remporté quatre victoires en 2023-1924, avec notamment deux en deux jours à Kitzbühel (Autriche), considéré comme l’étape de vitesse la plus prestigieuse du circuit.
«Ils ne méritent pas les JO»
Sarrazin ne se projetait pas encore jusqu’aux JO 2026 dont la descente masculine, traditionnel moment fort du rendez-vous olympique, aura lieu le 7 février 2026 à Bormio. «Cela va venir petit à petit, pas mal de gens m’en parlent, c’est un peu dans ma tête», avait-il fait remarquer lors d’un point presse jeudi.
Longue de plus de trois kilomètres avec des portions en dévers éprouvantes, la Stelvio est l’une des pistes les plus difficiles du circuit avec son dénivelé de près de 1 000 mètres, ses 60 % de pente moyenne et surtout son revêtement glacé à cette période de l’année. Un autre descendeur, l’Italien Pietro Zazzi, s’est blessé vendredi et a été lui aussi évacué par hélicoptère, tandis que le numéro un mondial, le Suisse Marco Odermatt, a fait un «run» d’entraînement prudent.
🗣️ “Ils ne méritent pas d’avoir les Jeux Olympiques”
Le coup de gueule de Nils Allègre sur l’état de la piste à Bormio, en marge du deuxième entraînement de descente qui a notamment vu Cyprien Sarrazin chuter violemment #ChaletClub pic.twitter.com/i2xibpyJll
— Eurosport France (@Eurosport_FR) December 27, 2024
Si Bormio fait partie des «classiques» de la Coupe du monde et a accueilli à deux reprises les Championnats du monde (1985, 2005), l’étape lombarde n’est guère appréciée des skieurs qui critiquent régulièrement la préparation de la piste. «Cela fait quarante ans qu’ils préparent les pistes et ils ne savent rien faire d’autre que préparer des pistes dangereuses», a asséné sur Eurosport le Français Nils Allègre, spécialiste du Super-G. «Ils ne méritent pas d’avoir les Jeux olympiques ici.»
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