Affaires de viols au Royaume-Uni : des enquêtes locales annoncées
La ministre de l’intérieur britannique, Yvette Cooper, a annoncé le lancement d’une série d’enquêtes locales sur des affaires de viols et d’exploitation sexuelle de mineures par des gangs criminels.
Des affaires qui ont secoué le pays
Plusieurs affaires ont eu lieu dans plusieurs villes d’Angleterre entre la fin des années 1990 et le début des années 2010. Des gangs, principalement composés d’hommes originaires du Pakistan, s’en sont pris à des mineures, majoritairement issues de milieux défavorisés.
Dans la seule ville de Rotherham, près de 1 500 mineures ont été droguées, violées et exploitées sexuellement par l’un de ces gangs pendant seize ans, entre 1997 et 2013.
Des enquêtes locales plutôt qu’une enquête nationale
Alors que l’opposition conservatrice demande une enquête nationale, la ministre a déclaré que 10 millions de livres seraient consacrés à des enquêtes locales sur ces gangs.
Selon Yvette Cooper, “des enquêtes locales efficaces permettent d’entrer dans les détails et d’apporter des réponses et des changements plus pertinents au niveau local qu’une longue enquête à l’échelle nationale”.
Un audit sur la situation actuelle
Yvette Cooper a également ordonné un “audit rapide” de trois mois sur la situation actuelle dans tout le pays.
Cet audit étudiera les “facteurs culturels et sociétaux” dans les affaires d’exploitation sexuelle des enfants et “examinera de manière appropriée les données ethniques et démographiques des gangs impliqués et de leurs victimes”.
Des critiques de l’opposition
Le député conservateur Chris Philp a critiqué les enquêtes locales annoncées par Yvette Cooper, les jugeant “absolument insuffisantes”.
Les pouvoirs publics ont été accusés de ne pas avoir pris la mesure de ces affaires, régulièrement utilisées par l’extrême droite britannique pour dénoncer une justice à deux vitesses.
Elon Musk s’empare de l’affaire
La décision récente du gouvernement de ne pas donner suite à une demande d’enquête nationale dans une de ces affaires a suscité de nouvelles attaques.
Le milliardaire Elon Musk, proche du président américain élu Donald Trump, s’est saisi de ce cas début janvier pour accuser Keir Starmer, qui était à la tête du parquet d’Angleterre et du Pays de Galles entre 2008 et 2013, d’avoir laissé des “gangs de violeurs exploiter des jeunes filles sans avoir à faire face à la justice”.
Le gouvernement travailliste s’est dit engagé à appliquer les recommandations d’une précédente enquête publique nationale sur ce sujet, soulignant que les conservateurs avaient échoué à le faire lorsqu’ils étaient au pouvoir.
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