Jean-Marie Le Pen, décédé le 7 janvier, avait anticipé et commenté sa propre mort depuis des années. Ses successeurs, en revanche, craignaient l’accueil que lui réserveraient les Français, la presse et la classe politique.
Le Rassemblement national (RN) a réussi à éviter les pièges. La famille Le Pen semble avoir gagné en humanité, tout en saluant l’œuvre de son représentant le plus détesté et en communiant avec les franges radicales de l’extrême droite.
Le RN pouvait craindre des divisions entre ses cadres et députés. Mais le respect dû aux morts a permis à tous les élus de ne retenir que la part la plus appréciable de l’héritage de Jean-Marie Le Pen.
« En cas de dissolution en juillet, les adversaires du RN pourraient leur reprocher cette solidarité. Mais dans deux ans, le temps aura fait son œuvre », estime Nicolas Lebourg, historien.
« Tous ceux qui pensaient que le moment de la mort de Jean-Marie Le Pen constituerait un moment de rupture connaissent mal la psychologie de cette famille politique, où la repentance n’est pas la norme », ajoute Jean-Yves Camus, directeur de l’Observatoire des radicalités politiques.
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