«Le Pavillon d’or» de Kon Ichikawa, dans l’air du temple

«Le Pavillon d’or» de Kon Ichikawa, dans l’air du temple

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Surnommé le «Frank Capra japonais» pour sa manière de brosser à traits mordants les mutations de la société nippone dans des flopées de comédies (M. Pû, le Train bondé) toujours invisibles chez nous, Kon Ichikawa, si l’on s’en tient aux œuvres qui le firent connaître ici (la Harpe de Birmanie, la Vengeance d’un acteur) est plutôt perçu à l’international comme un cinéaste à l’écriture ciselée, audacieuse mais parfois absconse. Dans le Pavillon d’or (1958), sombre diamant adapté d’un roman éponyme de Mishima qui ressort en salles en version restaurée, le cinéaste exerce l’acuité de son œil d’entomologiste dans un film à la palette volontairement sous-exposée, un noir et blanc indistinct d’une beauté austère.

Idéal de beauté

S’appuyant sur un fait réel – l’incendie criminel en 1950 du Pavillon d’or de Kyoto, joyau de l’architecture bouddhiste, par un jeune bonze bègue un brin dérangé –, l’intrigue principale est éventée dès la première scène, Ichikawa, tout comme Mishima, s’intéressant surtout à la personnalité et aux motivations obscures du pyromane. De là le parti pris d’un récit en poupées russes et flash-back enchâssés. Tout commence au commissariat où, menotté, buté, mutique face aux inspecteurs qui l’interrogent, Goichi (campé tout en tension par un Raizô Ichikawa bouleversant de fragilité), se remémore son arrivée au temple peu après

Libération

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