Royaume-Uni : le suspect du meurtre des trois fillettes, déclencheur de violentes émeutes anti-immigration, a plaidé coupable

Royaume-Uni : le suspect du meurtre des trois fillettes, déclencheur de violentes émeutes anti-immigration, a plaidé coupable

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Un coupable mais des questions toujours en suspens. Axel Rudakubana a plaidé coupable à l’ouverture de son procès qui se tient à Liverpool, ce lundi 20 janvier, pour le meurtre des trois fillettes à Southport, le 29 juillet 2024. Le jeune homme, 17 ans au moment des faits, avait été inculpé pour infraction «terroriste» après la découverte d’un manuel d’Al-Qaeda à son domicile et de la ricine, un poison très puissant. Il sera fixé sur sa peine jeudi – le fait qu’il plaide coupable écourte le procès, qui devait initialement durer quatre semaines. Dans la foulée de cet aveu de culpabilité, le Premier ministre britannique, Keir Starmer, a soutenu qu’il «restait de graves interrogations auxquelles il faut répondre sur la manière dont l’Etat a failli à son devoir ultime de protéger ces fillettes». «La Grande-Bretagne exige à raison des réponses, et nous ne négligerons aucune piste dans cette quête», a-t-il promis dans une déclaration.

Nous avons «besoin de réponses indépendantes» sur l’action des agences gouvernementales «qui sont entrées en contact avec cet adolescent extrêmement violent», a abondé la ministre britannique de l’Intérieur, Yvette Cooper. En ce sens, elle a annoncé, ce lundi, l’ouverture d’une enquête publique, qui permettra «de découvrir ce qu’il s’est passé, et ce qui doit changer». Selon elle, Axel Rudakubana était connu des services sociaux et de la police depuis plusieurs années. Il avait notamment été signalé dès l’âge de 13 ans, et à trois reprises, à un programme gouvernemental de prévention de l’extrémisme. Diagnostiqué autiste, il avait été exclu de son école après l’agression d’un autre élève, et ses enseignants s’étaient inquiétés de son comportement à plusieurs reprises.

«Aucun signe de remords»

La cheffe de l’opposition conservatrice Kemi Badenoch a réclamé un «compte-rendu complet» afin de déterminer «qui, au sein du gouvernement, savait quoi et quand», tandis que Nigel Farage, leader du parti anti-immigration Reform UK, a accusé le gouvernement d’une «dissimulation ahurissante». «Il s’agit d’une attaque inqualifiable, qui a laissé une trace indélébile au sein de notre communauté et de la nation entière en raison de sa sauvagerie et de son caractère insensé», a déclaré la procureure Ursula Doyle à l’issue de l’audience. Axel Rudakubana avait un «intérêt maladif pour la mort», a-t-elle ajouté, soulignant qu’il n’avait «montré aucun signe de remords».

Le meurtre des fillettes de 6, 7 et 9 ans, dans le nord-ouest de l’Angleterre lors d’un cours de danse inspiré de la star de la pop Taylor Swift, avait choqué le pays et déclenché les pires émeutes depuis treize ans. De violentes manifestations anti-immigration avaient eu lieu dans des dizaines de villes, attisées par des agitateurs d’extrême droite sur fond de rumeurs sur Internet concernant le suspect. Il avait été présenté à tort comme un demandeur d’asile musulman alors qu’il est né au pays de Galles dans une famille originaire du Rwanda. Les émeutiers s’en étaient pris à des hôtels hébergeant des demandeurs d’asile ou encore des mosquées. Des affrontements avaient eu lieu avec les forces de l’ordre, mobilisées en masse, et avec des contre-manifestants.

Royaume-Uni

A la mi-décembre, plus de 410 personnes avaient été condamnées dans tout le pays en lien avec ces émeutes, dont plus de 360 à de la prison ferme. Deux hommes ont écopé de neuf ans de prison, la peine la plus lourde prononcée. Un organisme chargé de contrôler l’action de la police a estimé que celle-ci avait sous-estimé le climat de violence et le poids de la désinformation. Dix autres personnes avaient été blessées dans l’attaque, dont huit enfants, dans l’une des pires agressions à l’arme blanche dans ce pays depuis des années. Le roi Charles III s’était rendu en août sur les lieux pour rencontrer des enfants blessées lors de l’attaque.

Libération

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