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Mobilisation
Du Gers à l’Indre en passant par la Marne, les agriculteurs, à l’appel notamment de la FNSEA, se mobilisent pour réclamer des «mesures concrètes» de l’Etat face aux «multiples crises», laissant planer la menace d’un mouvement d’ampleur. De nouvelles actions sont prévues la semaine prochaine.
Vers une nouvelle mobilisation massive ? Bâchages, panneaux retirés et manifestations… Les actions des agriculteurs, mécontents du «manque de mesures concrètes et durables de l’Etat», se multiplient, notamment en Occitanie, d’où était parti le mouvement de contestation national l’hiver dernier.
Dans la nuit de vendredi à samedi, une soixantaine d’agriculteurs ont déversé de la laine de mouton, des bottes de foin et de la paille devant plusieurs bâtiments de l’Etat à Auch, dans le Gers, à l’appel de la Coordination rurale. «Tracteurs chargés, bottes pourries. Enrubannez, bâchez, bombez à la peinture jaune, bref : videz vos fermes, il est temps de se faire comprendre», avait lancé Lionel Candelon, président régional de la Coordination rurale en Occitanie, pour appeler à une mobilisation qu’il souhaite voir s’amplifier en cette fin d’année, dans un contexte d’épidémies animales et de récolte catastrophique du blé.
Démontage de panneaux
De leur côté, la FNSEA et Jeunes Agriculteurs (JA) réalisent des actions de démontage des panneaux d’entrée et de sortie des communes dans plusieurs départements. Vendredi après-midi, 70 agriculteurs ont ainsi mené une action symbolique devant la préfecture de Montauban (Tarn-et-Garonne), où ils ont déposé 250 panneaux d’entrée de communes du département. «On veut des réponses concrètes. Si après les semis de blés dans trois semaines on n’a pas d’avancées, on passera à des actions plus lourdes et plus impactantes. J’ai souvent des appels d’agriculteurs qui sont à l’agonie et qui ont des huissiers à leurs portes. Ça ne peut plus durer», a déclaré Benjamin Checchin, président de JA dans le Tarn-et-Garonne.
Une mobilisation suivie dans l’Indre, où les panneaux des 241 communes du département ont été accrochés vendredi soir sur les grilles de la préfecture à Châteauroux, rapporte la Nouvelle République. «L’Etat nous balade ! Nous aussi, on va balader l’Etat !» protestent dans un communiqué JA et la FDSEA de l’Indre. «Les promesses non tenues, les retards de paiement et les incohérences politiques continuent de plomber le quotidien des agriculteurs», pointe la principale organisation du département.
«Burn-out administratif»
Les agriculteurs se sont aussi mobilisés dans la Marne. Vendredi, une trentaine de tracteurs et 150 agriculteurs ont déversé du fumier devant la préfecture, à Châlons-en-Champagne, pour dénoncer un «burn-out administratif» et réclamer une simplification des réglementations. «La paperasse, on n’en peut plus», pouvait-on lire sur une pancarte. Dans son appel à la mobilisation, la FDSEA déplorait un «cumul de normes, de documents à remplir, de règles à retenir, d’interdictions». Dans leur viseur notamment, la nouvelle directive nitrate, en application depuis le 1er septembre, qui instaure un calendrier d’épandage des effluents jugé trop complexe et «inapplicable». Une délégation a rencontré le préfet pour demander des dérogations à court terme. Une demande entendue, mais pas suffisante, selon les syndicats. «Une dérogation soulage, mais ne permet pas de régler le problème», a rétorqué Catherine Pierlot, responsable de la FDSEA de la Marne.
En Occitanie, une nouvelle action est prévue lundi 21 octobre dans la soirée à Foix, en Ariège, où la FDSEA et JA dénoncent «le manque de mesures concrètes et durables de l’Etat face aux difficultés que rencontre la profession» et aux «multiples crises économiques, climatiques, sociales et sanitaires».
Le mouvement de contestation agricole qui avait mené à des blocages routiers et à de nombreuses actions l’hiver dernier était parti de la région toulousaine, poussant plusieurs ministres, dont Gabriel Attal, alors Premier ministre, à se rendre sur place. La nouvelle ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, est venue jeudi dans les Pyrénées-Orientales, où la situation des vignerons est critique face à une sécheresse sans précédent. Dans le département de l’Aude, élus locaux et représentants du monde viticole lui ont adressé une lettre vendredi 18 octobre pour l’inviter sur place. Une nouvelle visite ministérielle est prévue début novembre dans la région.
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