Marcin, le cœur en frettes

Révélé par des télécrochets et sur les réseaux sociaux, le jeune Polonais revisite avec dextérité à la guitare aussi bien du Beethoven que du rap américain.

La première fois qu’il est apparu, on n’y a pas spécialement prêté attention. Il faut dire qu’il était perdu entre un chat remuant du croupion engoncé dans une queue de sirène, un autre félin équipé d’une caméra permettant de suivre ses fascinantes séances de spéléologie dans les poubelles ou une «routine cheveux» prétendument miraculeuse… Dans ce torrent de désœuvrement dont l’algorithme de TikTok a le secret, il y avait ce drôle de garçon, Marcin, plus de quatre millions d’abonnés.

Est-il obsédé par son instrument ? Possédé ? Ses yeux sont-ils fermés ou révulsés ? Sa mèche à demi gominée a-t-elle une existence propre, secouée par des mouvements incontrôlables au rythme des saccades de son corps et des acrobaties habiles de ses doigts ? Et puis quelle mouche peut bien piquer un drôle d’oiseau de son âge pour qu’il interprète à la guitare aussi bien la cinquième symphonie de Beethoven que le Satisfaction du DJ Benny Benassi ou le Still D.R.E. du rappeur Dr. Dre ? Le tout dans des décors taillés pour capter l’œil (plages des Maldives, forêts japonaises), et avec un certain talent, d’aussi loin qu’un profane puisse en juger.

«Ce que j’aime, c’est sortir des cases, créer mon propre style, sur la base de sons qu’on n’entend pas d’habitude à l