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«Le sport n’est pas politique», disait-il. Emmanuel Macron s’est pourtant senti obligé d’intervenir ce mercredi 22 janvier dans la fronde menée contre la baisse du budget des sports en France par les athlètes. Plus de 400 d’entre eux ont signé une tribune dans le quotidien l’Equipe mardi soir, s’indignant d’un énième coup de rabot au sport – au moins une centaine de millions d’euros – loin des promesses brandies cet été lors des JO de Paris.
«Vous avez raison», a concédé le chef d’Etat ce mercredi après-midi, dans le même quotidien sportif. «Depuis 2017, j’ai veillé à ce que le budget du sport augmente chaque année», a rappelé le président de la République. «Il faut tenir nos engagements et mettre les moyens pour nos sportifs et pour que l’héritage des Jeux bénéficie à tous», a-t-il insisté.
Ces propos du chef de l’Etat entrent donc en contradiction avec ceux du gouvernement. Sa porte-parole, Sophie Primas, estimait à la mi-journée «légitime» le rabotage du budget du ministère des Sports dans le projet de budget 2025. «Nous avons eu une séquence exceptionnelle en 2024 avec des budgets qui avaient été augmentés pour le sport, il est légitime que nous revenions à un étiage plus raisonnable», a-t-elle justifié, à la sortie du Conseil des ministres, tenu à… l’Elysée autour d’Emmanuel Macron.
La ministre des Sports, Marie Barsacq, s’était quant à elle déjà rangée du côté des sportifs mardi, estimant cette demande de réduction supplémentaire «vraiment disproportionnée», dans un entretien à Ouest-France mardi.
«Un sabotage du vivre-ensemble»
Mardi, le journal L’Équipe publiait la tribune de 425 athlètes se révoltant contre la diminution du budget des sports 2025 : «Ce n’est pas seulement une économie, c’est un sabotage du vivre-ensemble», accusaient les signataires, dont le judoka Teddy Riner et la lanceuse de disque Mélina Robert-Michon. «Nous refusons que les engagements pris lors des Jeux de Paris ne soient que des jolis mots et des paroles en l’air», protestaient-ils.
Après un premier abaissement de plus d’une centaine de millions d’euros de crédits, un amendement du gouvernement mi-janvier proposait une seconde réduction de 34 millions d’euros mais le Sénat l’a rejetée. C’est maintenant à la commission mixte paritaire – l’instance au sein de laquelle députés et sénateurs tenteront de trouver un compromis sur le budget – de trancher, a fait valoir la porte-parole.
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