RDC : Paris, Washington et Londres appellent leurs ressortissants à quitter Goma

RDC : Paris, Washington et Londres appellent leurs ressortissants à quitter Goma

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L’inquiétude face à l’avancée du M23 grandit dans l’est de la RDC. Les ambassades américaine et française en République démocratique du Congo et le ministère des Affaires étrangères britannique ont appelé ce vendredi 24 janvier leurs ressortissants à quitter Goma, capitale provinciale de l’est du pays encerclée par les combats.

Dans des communiqués publiés en ligne ou par des messages envoyés directement par email ou SMS, les autorités des trois pays appellent leurs ressortissants à quitter Goma «tant que les aéroports et les frontières sont encore ouverts», en raison du risque de «dégradation rapide» de la situation sécuritaire liée au conflit opposant le groupe armé antigouvernemental du M23, soutenu par le Rwanda, et l’armée congolaise.

Depuis début janvier, ces combats ont fait plus de 400 000 déplacés selon l’ONU, un chiffre qui augmente rapidement, selon un porte-parole du Haut-commissariat pour les réfugiés (HCR), Matthew Saltmarsh. Les affrontements ont repris ces dernières semaines après l’échec d’une médiation entre Kinshasa et Kigali par l’Angola. Et ont surtout vu le M23 progresser rapidement ces derniers jours, jusqu’à se rapprocher dangereusement de la ville de Goma, qu’ils ont déjà occupé brièvement en 2012. La ville compte un million d’habitants et au moins autant de déplacés.

Jeudi soir, le secrétaire général des Nations Unies Antonio Guterres s’est dit «alarmé» par le regain de violences dans la région et a condamné une «offensive» du M23 qui pourrait aggraver «le risque d’une guerre régionale».

Obus contre lance-roquettes

Face à la rapidité de la progression des forces rebelles, le président congolais Félix Tshisekedi a tenu jeudi soir une réunion de crise. Il devait présider un conseil de défense ce vendredi. Selon des sources militaire et onusienne, le gouverneur militaire du Nord-Kivu, le général Peter Cirimwami, touché par balle jeudi près d’une ligne de front, est mort ce vendredi matin.

Car les combats continuent sur le terrain, aussi intenses que les derniers jours selon des sources militaires et sécuritaires. Ils se déroulent à seulement une vingtaine de kilomètres seulement de Goma, ville au cœur des violences qui secouent l’est de la RDC depuis trente ans. Aux abords de Kibati, à une dizaine de kilomètres au nord, la route qui mène au front est quasiment déserte et surveillée par des militaires et miliciens congolais, selon des journalistes de l’AFP. Depuis plusieurs jours, les combattants du M23 postés dans les collines tirent des obus, selon eux. Les forces congolaises disent riposter avec des lance-roquettes, visibles à la remorque de leurs pick-up. Au moins «deux civils» ont été tués ces derniers jours par ces bombardements, selon l’administrateur local Jean-Marie Malosa.

«Ne pas paniquer»

Autour de Sake, à une vingtaine de kilomètres à l’ouest de Goma et où des combats se sont également tenus jeudi, le M23 est toujours présent vendredi, selon une source militaire. Des hélicoptères de combat de l’armée congolaise (FARDC) s’y sont dirigés dans la matinée et des détonations résonnent jusqu’à Goma.

Jeudi, au moins une dizaine de véhicules blindés de transport de troupes de la mission de maintien de la paix de l’ONU en RDC (Monusco) ont été aperçus se dirigeant vers l’ouest. Une colonne de blindés de la force régionale d’Afrique australe (SAMIDRC), en appui à l’armée congolaise, a également été vue transportant des canons. Dans le même temps, de nombreux civils fuyant les combats se dirigent à pied vers le centre de Goma. Les représentants de la société civile de la capitale provinciale ont demandé à la population «de ne pas paniquer, ne pas quitter la ville».

Le conflit entre les combattants du M23 («Mouvement du 23 mars») accompagnés de 3 000 à 4 000 soldats rwandais déployés dans l’Est selon l’ONU, et les FARDC, dure depuis plus de trois ans et a aggravé une crise humanitaire chronique dans la région. Kinshasa accuse Kigali de vouloir faire main basse sur les richesses de l’Est congolais, ce que le Rwanda conteste. Jusqu’à présent, les initiatives diplomatiques lancées pour tenter de régler la crise n’ont rien donné. La Turquie, très active sur le continent africain, a proposé jeudi de mener une médiation. Une demi-douzaine de cessez-le-feu et trêves ont déjà été décrétés dans la région, puis rompus. Le dernier cessez-le-feu a été signé fin juillet.

Libération

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