Après les critiques de François Bayrou, les agents de l’OFB reçus à Matignon mais «pas entendus»

Après les critiques de François Bayrou, les agents de l’OFB reçus à Matignon mais «pas entendus»

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L’heure est au «damage control». Matignon a exprimé ce vendredi 24 janvier la «confiance» du gouvernement dans les agents de l’Office français de la biodiversité (OFB), critiqué par François Bayrou et dont les locaux sont la cible de syndicats agricoles depuis plusieurs semaines. Mais sans parvenir à les convaincre.

Le directeur de cabinet adjoint du Premier ministre, Louis Margueritte, qui a reçu les syndicats de l’OFB dans l’après-midi, explique avoir voulu «les écouter et rappeler la confiance du gouvernement aux agents» de cet établissement public, a écrit Matignon dans un communiqué.

Le gouvernement renouvelle «sa détermination à prévenir toute forme de violence, qu’elle se manifeste par des actions ou des paroles», après des dégradations et des actions ayant visé des locaux de l’OFB, et promet la poursuite des «efforts» pour «permettre une meilleure compréhension mutuelle et le retour à des relations apaisées» entre agriculteurs et agents de l’OFB.

«On a été écoutés, mais pas entendus, a réagi dans la foulée Eric Gourdin, de l’UNSA-Ecologie. Concrètement il n’y a rien du tout, aucune réponse à nos revendications.» «Je n’ai pas entendu de soutien clair. […] On a un peu l’impression que le seul objectif de la réunion, c’était la réunion en elle-même pour dire qu’on nous avait reçus», a jugé pour sa part Paul-Emilien Toucry, secrétaire générale adjoint SNAPE-FO.

«Pédagogie et la sérénité»

Les contrôles de l’OFB, notamment dans les fermes, «se passent bien» dans «la grande majorité des cas», rappellent les services du Premier ministre, même s’ils «peuvent parfois entraîner incompréhension et tension».

«C’est pourquoi la pédagogie et la sérénité sont particulièrement nécessaires», insiste Matignon, en rappelant que la circulaire du 3 décembre relative aux modalités de ces contrôles prône un «port d’arme discret et le déploiement progressif du port de la caméra-piéton» par les agents de l’OFB.

François Bayrou avait qualifié, dans sa déclaration de politique générale, d’«humiliation» et de «faute» certaines inspections d’agents de l’OFB auprès des agriculteurs, «une arme à la ceinture dans une ferme déjà mise à cran par la crise». Matignon avait ensuite appelé à «l’apaisement en condamnant toute forme d’agression et en apportant son soutien aux agents de l’OFB».

«Le malaise est profond»

Les syndicats de l’OFB dénoncent quant à eux «des attaques répétées, orchestrées par une grande majorité de syndicats agricoles», ayant «reçu une écoute gouvernementale plus que bienveillante». «Les agents sur le terrain sont très remontés et avec la réponse de cette réunion ça va être encore pire, je crains que ça finisse mal», a averti Eric Gourdin. Depuis plusieurs jours, les syndicats de l’organisme public ont appelé à cesser les contrôles sur le terrain. «Ce mouvement, aujourd’hui, il est objectivement très suivi», ce qui «montre que le malaise est profond», a indiqué une source administrative.

«Une réunion est prévue lundi [pour décider de la suite du mouvement, ndlr] mais a priori, on va continuer», a fait savoir Paul-Emilien Toucry. Une grève est déjà prévue pour le 31 janvier.

Les plus de 3 000 agents de l’OFB, dont 1 700 sur le terrain, sont chargés de faire respecter les règles en matière d’usage des pesticides, d’arrachage de haies ou de respect des arrêtés sécheresse, mais aussi de contrôler les chasseurs, de lutter contre le braconnage ou le trafic d’espèces protégées. Les relations se sont envenimées avec le monde agricole depuis la crise qui a secoué la profession agricole l’an dernier, certains se plaignant de contrôles jugés intimidants.

Libération

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