«Depuis que j’ai compris qu’on n’avait pas le même désir, je me suis apaisé» : le casse-tête de l’asymétrie de libido dans le couple

Quand Frédéric rencontre Valérie (1), ce qui l’attire immédiatement, c’est «son allure». Ils partagent aussi les mêmes valeurs – catholiques, de droite. Dès le départ, elle le prévient : elle trouve le sexe dégradant, sale, même si elle éprouve du plaisir. Au Breton le soin d’initier les rapports. Ambiance «étoile de mer». En sept ans, ils carburent et ont quatre enfants.

Puis Valérie voit sa libido ralentir, jusqu’à disparaître totalement pendant plusieurs années, laissant Frédéric dans l’incompréhension. Trente-cinq ans plus tard, à 59 ans, Frédéric a une «révélation». Lorsqu’il traîne un peu après les réunions de son association pour discuter avec une femme, il ne peut plus «faire semblant d’enterrer [sa] sexualité et celle de [son] couple». Il parcourt des forums comme «DeadBedrooms» (chambres mortes), groupe de soutien de près de 500 000 abonnés sur Reddit rassemblant des personnes en manque d’intimité sexuelle dans leur relation. «Pendant toutes ces années, je pensais que j’étais la seule personne à qui ça arrivait. Quelle naïveté…»

Non Frédéric, vous n’êtes pas seul. Dans un couple, il est rare que la libido, à comprendre comme envie et recherche spontanée de plaisir, soit parfaitement symétrique tout le long de la relation. Il faut composer avec des facteurs physiques et psychologiques. Mais la liste des potentiels éléments perturbateurs est bien plus longue : cycles menstruels, maternité, parentalité, ménopause-andropause, mais aussi

Libération