Corée du Sud : le président Yoon inculpé pour «insurrection»

Corée du Sud : le président Yoon inculpé pour «insurrection»

Главная страница » Corée du Sud : le président Yoon inculpé pour «insurrection»

Il est sous le coup d’une procédure de destitution, depuis sa déclaration avortée de loi martiale. Le président sud-coréen suspendu Yoon Suk Yeol a été inculpé ce dimanche 26 janvier pour «être le meneur d’une insurrection», ont annoncé les procureurs chargés de l’enquête, après un «examen approfondi des preuves». Son inculpation formelle de détention signifie qu’il sera désormais maintenu derrière les barreaux jusqu’à son procès, qui doit avoir lieu dans les six mois. Une décision de justice saluée par l’opposition.

La nécessité de maintenir Yoon Suk Yeol derrière les barreaux est justifiée par le «risque continu de destruction de preuves», expliquent encore les procureurs dans leur communiqué. Ils soulignent par ailleurs que l’accusation d’avoir mené une insurrection n’est pas couverte par l’immunité présidentielle. L’inculpation du président Yoon était largement attendue après qu’un tribunal a rejeté à deux reprises les demandes des procureurs visant à prolonger son mandat d’arrêt pendant la durée de l’enquête.

A lire aussi

Yoon Suk Yeol a plongé la Corée du Sud dans le chaos politique en tentant, le 3 décembre, de décréter la loi martiale. La mesure n’a duré que six heures avant d’être rejetée par les députés, parvenus à se réunir en urgence au Parlement. Il a été suspendu peu après et, le 15 janvier, il est devenu le premier chef d’État sud-coréen en exercice à être arrêté.

Trumpisme coréen

Cette arrestation était intervenue après une détention de plusieurs semaines dans sa résidence, où sa garde rapprochée avait résisté aux tentatives d’incarcération. Yoon Suk Yeol se trouve désormais au centre de détention de Séoul. Il a refusé de coopérer à l’enquête criminelle sur sa déclaration de la loi martiale, ses avocats faisant valoir que les enquêteurs n’ont pas d’autorité légale. Sans fournir de preuves, le président suspendu et son équipe juridique ont invoqué de prétendues fraudes électorales et un blocage législatif au sein du parlement contrôlé par l’opposition pour justifier la déclaration de loi martiale.

Yoon Suk Yeol a promis de «se battre jusqu’au bout», s’attirant le soutien de ses partisans qui ont adopté la rhétorique «Stop the steal» («Stop au vol»), emprunté aux électeurs de Donald Trump, persuadés que leur leader a été floué à l’élection présidentielle américaine qu’il a perdue en 2020. «Cette inculpation apportera un sentiment de soulagement, en réaffirmant que l’ordre constitutionnel fonctionne comme il se doit», a déclaré Bae Kang-hoon, cofondateur du groupe de réflexion politique Valid.

Le président suspendu doit également faire face à une série d’audiences de la Cour constitutionnelle, qui décidera de confirmer ou non sa mise en accusation et de le priver officiellement de la présidence. Si la Cour se prononce contre lui, il perdra la présidence et une élection sera organisée dans les 60 jours. Yoon Suk Yeol reste pour l’instant le chef de l’État sud-coréen malgré sa détention.

Libération

Post navigation

Leave a Comment

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *