Ferdi : sax de nœuds dans le monde du jazz

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«Le nouveau roi du saxophone», c’est par ses mots qu’a été intronisé Ferdi lors de l’émission Quotidien du 18 décembre. Forcément on tend l’oreille à cet inconnu, Ferdinand Lemoine pour l’état civil, qui entend «dépoussiérer le jazz». Quelle ambition, même si on comprend très vite que ce «génial virtuose» – dixit Yann Barthès, présentateur du talk-show – n’a rien de commun avec Charlie Parker, et ce même s’il souffle dans un «Selmer Mark VI de 1955» – année de la mort de l’incomparable improvisateur – et bien plus à voir avec Kenny G, «considéré comme l’un des saxophonistes les plus populaires de tous les temps», selon sa fiche Wikipédia, pour avoir écoulé au bas mot 70 millions de disques. Forcément, ça pèse.

Kenny G, c’est un modèle sorti tout droit des années 1980. La période référence pour ledit Ferdi, puisque à l’en croire, «le solo de saxo le plus légendaire de l’histoire», c’est celui sur Careless Whisper de George Michael, «l’homme qui a inscrit le sax dans la pop culture». On pourrait en citer d’autres dans les mêmes années : David Bowie version Modern Love et Etienne Daho le temps d’un Week-end à Rome plus près de chez nous. Et quand le présentateur de Quotidien entend dans cet archétypal chorus une évocation de montée sexuelle, l’acteur Franck Dubosc assis sur ce même plateau télé non loin de Ferdi assène, lucide : «Ça me fait penser à un ascenseur.» Pas faux, passons.

Syndrome d’une société du spectacle qui préfère les pâles copies aux originaux

Pourtan

Libération